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28 février 2020
Cycle préparatoire intégré : « tout sera prêt pour 2021 »
C'est dans un ring voisin du stand de la profession vétérinaire au Salon de l'Agriculture qu'a eu lieu la présentation officielle au public de la nouvelle voie d'accès aux études vétérinaires, le cycle préparatoire intégré (CPI), le 26 février dernier.
Cette voie nouvelle s'ajoute « à la série d'actions très importantes pour réviser la formation des vétérinaires », a précisé la Dre Valérie Baduel, directrice générale adjointe de la direction de l'enseignement et de la recherche (DGER) au ministère de l'Agriculture. Elle a rappelé que ces actions comprennent « la très forte augmentation du nombre d'étudiants, à 160 par école nationale vétérinaire, une formation avec des stages renforcés en exercice professionnel et une action résolue sur le recrutement ». La voie du CPI devrait avoir comme effet à la fois :
C'est un dispositif « totalement innovant pour de grandes écoles ».
Les directeurs et directrices des quatre ENV, également présents dans le ring, ont apporté des précisions sur le déroulement des candidatures et du cursus des CPI, tel qu'il est conçu actuellement et qui sera ouvert aux candidatures dès 2021. Ainsi, la Dre Emmanuelle Soubeyran, directrice de VetAgroSup précise pour les futurs candidats qu'il « est indispensable d'avoir choisi l'option sciences de la vie et de la terre en classe de première, et pour les élèves de lycée agricole, l'option biologie-écologie ». Les autres options recommandées (les préférences sont mentionnées sur les sites des ENV) sont la physique-chimie et les mathématiques. Pour les élèves de terminale, une option devant être abandonnée, « il est conseillé de conserver – outre les SVT, la physique-chimie, avec l'option “mathématiques complémentaires” ». Mais, prévient-elle « ce ne sont pas des conditions exclusives », la seule condition exclusive est liée aux SVT.
Les élèves en terminale début 2021 pourront donc choisir de postuler aux études vétérinaires via le CPI ou les prépas BCPST sur Parcoursup. Christophe Degueurce, directeur de l'ENV d'Alfort, précise : ceux qui ne seront pas admissibles via le CPI « ne grillent pas de chance et peuvent maintenir leur choix via les BCPST ». Ceux qui sont admissibles seront convoqués courant avril, probablement pendant les vacances de Pâques, pour passer « un oral essentiellement non académique, reposant sur des micro-entretiens multiples, à l'image de ce qui se fait pour le recrutement d'écoles d'ingénieurs ou de commerce ». Le motif est que le niveau scolaire des candidats sera connu du fait de l'accès via Parcoursup, et que les micro-entretiens « sont montrés par plusieurs études comme la technique la plus adaptée d'évaluation de la motivation, de l'empathie ou encore de la capacité à travailler en groupe ». Les candidats retenus intégreront alors le CPI dans l'une des ENV (les choix sont renseignés dans Parcoursup), à hauteur de 40 par établissement. Les candidats malheureux « peuvent toujours maintenir leur choix de BCPST, mais auront “consommé” une chance ».
Le recrutement des enseignants de CPI est en cours, par le ministère de l'Agriculture (a priori 4 ETP par ENV). « Il s'agit principalement de professeurs agrégés de SVT et physique-chimie », précise Christophe Degueurce. Car si le détail du programme de cette année de “prépa intégrée” n'est pas encore finalisé, « ces matières scientifiques importantes sont maintenues, mais d'autres sont écrêtées pour laisser une place importante aux stages, à la culture générale ou encore à la compréhension des systèmes agricoles ». Les Dres Dominique Buzoni-Gatel (directrice d'Oniris) et Emmanuelle Soubeyran soulignent que cette voie des CPI « demande aussi aux ENV des adaptations des infrastructures : il y a des constructions en cours dans les ENV à cette fin », mais – soulignent les quatre directeurs « on sera prêts en septembre 2021 ».
Une analyse récente de l'observatoire national de la démographie vétérinaire « estime qu'il y a un besoin annuel d'environ 900 vétérinaires par an, pour 640 jeunes diplômés », précise le Dr Pierre Sans, directeur de l'ENT de Toulouse. Il souligne aussi « qu'il y a un problème de maillage territorial en milieu rural – ce qui ne signifie pas forcément pour de l'exercice rural. Mais il y a un équilibre économique à trouver pour que les éleveurs puissent vivre de leur métier dans des conditions économiques acceptables. Ce cycle peut faire partie de la réponse ».
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