28 mars 2024
4 min
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Une large communication depuis quelques années sur l'importance d'un environnement vétérinaire ‘cat-friendly' afin de limiter le stress des chats ferait presqu'oublier que le chien, lui aussi, peut ressentir de l'appréhension lorsqu'il est amené en consultation. Comme pour les félins, le risque d'accident est réel face à un chien pouvant infliger, par peur, des blessures à l'équipe soignante, au propriétaire, voire se blesser lui-même. Une « mauvaise expérience » laisse aussi des marques : l'animal viendra à reculons à la clinique, et son maître aussi.
Une large étude s'est donc intéressée à la proportion de chiens présentant un comportement craintif chez le vétérinaire, et aux facteurs qui en augmentent le risque. Ses résultats sont publiés dans la revue électronique en libre accès PLoS ONE.
L'analyse s'est appuyée sur deux items spécifiques parmi les 100 composant un grand questionnaire adressé à des propriétaires canins sur le comportement de leur animal (le C-BARQ pour Canine Behavioral Assessment and Research Questionnaire). L'objectif du questionnaire est d'étudier de multiples aspects du comportement canin, par exemple les facteurs d'influence de la personnalité et du tempérament en général ou, plus spécifiquement, l'impact de la castration ou de l'éducation du chien sur son comportement, le rôle de la relation avec le propriétaire, etc.
Ici, les 2 questions retenues portaient sur la peur exprimée chez le vétérinaire : lors de l'examen clinique ou en lien avec une mise en situation inhabituelle, en l'occurrence la toute première venue en consultation. Et les réponses d'environ 26 500 personnes ont été analysées.
En majorité (82 %), les répondants étaient des propriétaires expérimentés (ayant possédé plusieurs chiens). Et leurs déclarations montrent qu'une majorité de chiens (55 %) manifestent des signes d'anxiété lors de l'examen clinique vétérinaire :
Les proportions sont voisines concernant l'inquiétude générée par une situation nouvelle (notamment la première visite à la clinique) :
Les deux apparaissent positivement corrélés.
L'analyse des résultats identifie 14 facteurs qui influencent le risque de manifestation de cette peur chez le vétérinaire : race, poids, âge, sexe, statut sexuel, fonction (reproducteur ou chien de garde, par exemple), origine (élevage, refuge, etc.), âge à l'acquisition, âge à la stérilisation et motif de celle-ci, troubles de santé, âge des autres chiens du foyer, premier chien du maître, et si le maître est un enfant.
5 d'entre eux font varier le risque dans des proportions notables (plus de 5 %), qu'il s'agisse de l'examen clinique comme d'une première fois chez le vétérinaire.
Un maître inexpérimenté (premier chien) est également associé à un plus fort risque de peur lors de l'examen par le vétérinaire (+6 %), mais pas dans le contexte d'une situation nouvelle (première consultation).
Toutefois, « pris ensemble, tous ces paramètres expliquent [seulement] entre 5 et 7 % de la variation de la peur exprimée dans une situation nouvelle ou lors de l'examen clinique » constatent les auteurs de l'étude. Ils formeraient ainsi une prédisposition au développement d'une anxiété dans ces contextes. Mais – plus importants – d'autres paramètres, comme l'environnement (dans lequel se déroule la consultation, par exemple), les expériences passées du chien et les interactions homme-animal, influenceraient l'intensité de son expression. Pour les auteurs, ce sont donc sur ces points que l'équipe vétérinaire peut agir pour prévenir les accidents, en évitant en particulier de premières expériences négatives.
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