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17 novembre 2025
Deux cas humains d'infection par Mycobacterium bovis, d'origine féline, dont une vétérinaire
Deux chats tuberculeux et deux humains contaminés. Tel est l'épisode décrit par une équipe de microbiologistes et cliniciens vétérinaires argentins, qui précisent que l'un des deux cas humains est la vétérinaire qui avait s'était blessée lors de la réalisation de l'aspiration à l'aiguille fine sur le cas félin initial.
Le motif de la consultation du premier chat était une présence de « difformité nasale » sans lésions cutanées, mais avec présence de nodules cervicaux, proches de la thyroïde. Il avait perdu du poids récemment, et présentait des éternuements occasionnels. « La palpation des ganglions lymphatiques superficiels a révélé une légère lymphadénomégalie rétropharyngée ». La suspicion initiale était donc un cancer thyroïdien… Les dosages d'hormones thyroïdiennes n'ont pas présenté pas d'anomalie, et l'animal était négatif pour le FeLV et le FIV. La ponction des nodules pour cytologie a présenté des cellules inflammatoires, « ne permettant toutefois pas d'exclure une néoplasie ». L'échographie de la thyroïde n'a détecté aucune anomalie non plus. Les auteurs ont donc réalisé une aspiration à l'aiguille fine de la lésion nasale avec, parmi les colorations demandées, celle de Ziehl-Neelsen. Celle-ci s'étant révélé négative, le chat n'a pas reçu de traitement.
Toutefois, pendant l'aspiration à l'aiguille fine d'un des nodules, l'une des vétérinaires biologistes de la structure s'est accidentellement blessée. Un mois après, elle rapportait « une plaie au doigt qui ne guérissait pas [et] décrivait la présence d'une lésion nodulaire douloureuse, non suppurée et ne cicatrisant pas », sans signes généraux. Les analyses, biopsie du nodule inclus, n'ont pas permis d'identifier de germe. « Peu de temps après, l'un des propriétaires a été hospitalisé avec suspicion de tuberculose pulmonaire ». Ce patient, de 28 ans, présentait des comorbidités. Les analyses ont d'abord confirmé la présence d'une mycobactérie du complexe Tuberculosis, et un traitement associant 4 antituberculeux a été administré. L'identification de Mycobacterium bovis est arrivée par la suite. Cette personne administrait les traitements au chat, pendant que son état se détériorait, avant et après la première consultation.
Entre temps, la sœur du patient, qui avait amené le chat à la clinique, a parlé de ce diagnostic aux praticiens vétérinaires. Ceux-ci ont référé l'animal au service de maladies contagieuses de la faculté de médecine vétérinaire locale (à Rosario). Des biopsies ont été réalisées sous anesthésie, des nodules et de la lésion nasale. À l'histologie, les nodules présentaient les caractéristiques de granulomes, tandis que la coloration de la lésion nasale au Ziehl-Neelsen a fourni un résultat positif. L'information ayant été transmise aux médecins, la vétérinaire biologiste a subi deux tests de tuberculination, à 2 mois d'intervalle. Le premier s'est révélé négatif et le second positif, et une antibiothérapie de 8 mois a été mise en œuvre.
« Compte tenu des difficultés de traitement, de la détérioration de l'état de l'animal et du potentiel zoonotique de l'infection, les propriétaires ont décidé de l'euthanasie du chat et une autopsie a été réalisée ». Celle-ci a révélé des ganglions cervicaux et rétropharyngiens hyperplasiés avec présence de zones granulaires à la section. Les poumons présentaient des zones blanches, multifocales, « avec une distribution miliaire dans tout le parenchyme ». Enfin, « une masse tissulaire blanc jaunâtre occupait toute la partie droite du nez a été découverte » à la section crânienne. Les prélèvements effectués sur cette masse et sur le ganglion rétropharyngien ont fourni M. bovis en culture. L'animal était arrivé chez ses propriétaires d'une colonie de chats errants à proximité de leur domicile. Or un mois après l'euthanasie du chat, ils ont trouvé mort dans leur jardin un autre animal, provenant du même groupe de chats errants. Amené à la clinique, le cadavre a été transféré à la faculté vétérinaire où l'autopsie « a identifié des lésions similaires à celles du premier cas » et où la culture a confirmé la présence de M. bovis. Les auteurs ont montré que les souches des deux chats sont génétiquement très proches (même spoligotype), mais la souche du propriétaire n'a pas pu être analysée : la transmission du chat à l'humain par voie aérienne ne peut donc qu'être (fortement) suspectée. Cette personne ne présentait pas de facteurs de risques professionnels d'exposition à M. bovis, est végétarienne et intolérante au lactose… Les auteurs précisent que le chat, une fois adopté, ne recevait que de l'aliment sec. En revanche, les chats errants « sont occasionnellement nourris par les habitants de la zone, y compris parfois avec de la viande ou des abats crus ». Or la tuberculose bovine est enzootique en Argentine…
Pour les auteurs, ces cas « soulignent l'importance impérieuse de conseiller aux propriétaires de chats, en particulier ceux présentant un risque plus élevé, de consulter un vétérinaire si leur animal présente des signes de la maladie, notamment en présence de lésions avec écoulements purulents ou d'une toux productive ».
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