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19 août 2019
Paradoxe. Chevaux, poneys, cavaliers chutent de 10 %. Les centres équestres et leurs vétos grimpent de 10 %
Un vétérinaire sur sept inscrit à l'Ordre des vétérinaires, 2646 exactement selon l'atlas 2018, déclare une activité équine. Pour plus d'un millier d'entre eux, l'activité équine est exclusive (640 vétérinaires) ou prédominante (environ 400 confrères). Et ces chiffres explosent : + 10 % en cinq ans. Au début des années 90, il n'était recensé qu'une grosse centaine de vétérinaires équins. C'est dire à quel point la médecine équine a attiré les jeunes consœurs et confrères, probablement des cavaliers, depuis vingt ans.
Cette explosion du nombre de confrères équins est pourtant loin d'être associée à une envolée du nombre d'équidés. Quelle est donc la taille du marché équin ? Est-il dépendant du nombre de chevaux et poneys ? Du nombre de structures qui les hébergent ? Du nombre de naissances de poulains ou de poulinières ? De l'âge du cheptel ? Ou encore… du nombre de cavaliers ?
Ce Fil tente de répondre à ces questions. Pour cela, il s'appuie sur les données de l'Institut français du cheval et de l'équitation (IFCE, anciennement les « Haras nationaux ») publiées en 2019, notamment les chiffres-clés de la filière équine en 2018 et l'annuaire Ecus, acronyme de « élevage, commerce (de chevaux), utilisation (courses, sports, loisirs) et statistiques socio-économiques ». Au global, la filière génère un produit brut de 11 milliards d'euros, dont près de 10 milliards d'enjeux dans les courses hippiques (qui, pour les trois quarts sont redistribués aux parieurs), et 1 milliard € dans les sports ou les loisirs principalement (850 millions €) en enseignement ou en pension.
Sans lien avec ces statistiques, l'IFCE a aussi alerté les vétérinaires sut une modification importante des motifs d'exclusion des chevaux de la consommation humaine. Le vétérinaire a en effet l'obligation d'exclure les chevaux de la consommation humaine en cas d'utilisation d'un médicament sans LMR (dans aucune espèce animale) et ne figurant dans la liste des substances (sans LMR) essentielles aux équidés pouvant être utilisés avec un temps d'attente de six mois. Cette démarche peut être faite directement par le praticien sur le site de l'IFCE par voie électronique.
L'IFCE estime à 1,06 million le nombre d'équidés vivants en France fin 2016, en baisse régulière (- 9 %) depuis le sommet de 2011 (voir la figure principale).
Les deux tiers sont des chevaux, 43 % de selle et de loisirs, 16 % pour la course, 8 % pour les races de trait. Les poneys ne représentent qu'un petit quart (24 %) des équidés et les ânes seulement 9 %.
La chute des effectifs est associée à un vieillissement de la population équine, aujourd'hui en moyenne de 10 ans contre 8,4 ans en 2008. Mais avec 1,06 million d'équidés, la France est le second pays européen derrière l'Allemagne (1,3 million) et le Royaume-Uni (944 000).
Un tiers (32 %) de ses effectifs sont en centre équestre, un second tiers (34 %) chez des particuliers (30 %) ou des cavaliers professionnels (4 %), un dernier petit tiers (30 %) dans des élevages. Il reste 4 % des effectifs (30000 équidés) chez des entraîneurs.
Cette estimation du nombre de chevaux vivants en France repose d'abord sur l'enregistrement dans la base SIRE des chevaux identifiés par une puce qui est devenue progressivement obligatoire entre 2003 et 2008. Des corrections y sont toutefois apportées. Les mortalités sont rarement déclarées dans la base SIRE. Des courbes de survie permettent alois d'estimer les probabilités de survie des chevaux inscrits dans la base SIRE selon leur âge. Par exemple, un cheval de selle a une probabilité de survie de 50 % à 20 ans contre 10 ans pour un cheval de course ou de trait. En d'autres termes, seulement la moitié des chevaux de selle âgés de 20 ans inscrits dans la base SIRE sont considérés comme vivants. Ce calcul est fait pour chaque classe d'âge.
Les chevaux « français » vendus à l'étranger sont évalués en sortie à 18400 équidés par an. Mais, il est ajouté 19000 vieux chevaux identifiés mais non pucés et, une estimation à 86000 jeunes chevaux nés d'origine inconnue en « retard d'identification ».
Globalement, les statistiques équines sont plutôt en baisse sur de nombreux critères, le nombre de chevaux, d'éleveurs, de naissances, ou même de cavaliers, mais paradoxalement pas sur le nombre de centres équestres ni de vétérinaires équins.
La baisse est de 25 % sur dix ans en nombre d'éleveurs : de 41000 éleveurs en 2007 à 30500 en 2017. 80 % des éleveurs n'ont qu'une ou deux poulinières. Et seules 21000 éleveurs ont déclaré une naissance en 2017 contre 29000 en 2007 (-27 %).
Les baisses des naissances sur dix ans (47500 poulains en 2017 versus 57000 en 2007) sont plus marquées chez les chevaux de trait (-48 %) et les ânes (-49 %) par rapport aux poneys (-18 %) et aux chevaux de selle (-24 %). En nombre de naissances, les chevaux de course sont plus stables (+ 3 % pur-sang, - 3 % en trotteurs). Cela explique la diminution du cheptel équin, les importations de chevaux de l'étranger n'étant pas si nombreuses – environ 9800 en 2017 —et deux fois plus faibles que les exportations de chevaux nés en France – presque 18000 en 2017.
La Normandie cumule 22 % des naissances (surtout dans l'ancienne Basse-Normandie) et chute moins que les autres régions en nombre de poulains identifiés.
Source : Ifce-Sire
La vente des chevaux varie aussi bien en nombre de chevaux vendus qu'en prix d'achat, évidemment selon l'usage (la course, le sport, le loisir…) et d'une année sur l'autre surtout dans les courses.
En 25 ans, le nombre de cavaliers licenciés a été multiplié par plus de 4, en passant de moins de 15000 cavaliers en 1984 à plus de 700 000 en 2011 et 2012. Mais, depuis six ans, le nombre de cavaliers décroît de 1 à 3 % par an pour s'établir a moins 630 000 licences en 2018, soit un cavalier pour 1000 habitants en France. Les licences « poneys » des enfants sont celles qui ont le plus augmenté entre 2000 et 2012 (+ 50 %) pour atteindre 35000 licences. Ce sont aussi celles qui diminuent le plus maintenant à moins de 290 000. L'effectif des cavaliers adultes est à l'inverse stable ou en faible hausse (+ 1 %).
En nombre de licences, l'équitation descend de la troisième à la quatrième place du sport français derrière le football, le tennis et le hand-ball. Mais il reste le 1er sport féminin avec 83 % de cavalières.
Près de 9400 centres équestres sont référencées, avec une moyenne de 70 cavaliers licenciés par centre. Paradoxalement, la chute de 11 % des cavaliers licenciés entre 2012 et 2018, n'est pas associée à une diminution du nombre de centres équestres, mais, à l'inverse, à une hausse de 11 % sur la même période ! Il devrait donc y avoir moins de cavaliers licenciés par centre équestre en 2017 qu'en 2012.
Sur un échantillon, le chiffre d'affaires médian d'un centre équestre est de 101 000 € et dégage un excédent de 21 000 euros. La moyenne est plus élevée : 136500 € de chiffre d'affaires pour un excédent de 28 000 euros.
Jusqu'en 2017, toutes disciplines confondues, la compétition équestre a explosé avec 120 000 épreuves (x 2,5 en dix ans). En 2018, il est observé un recul de 5 % dans toutes les disciplines, un peu moins marqué en saut d'obstacles (- 4 %) qui représente 70 % des concours. Toutefois, le nombre de compétitions ou de compétiteurs n'a pas diminué. Mais, c'est le nombre global de participations dans les concours qui commence à baisser.
La pratique de l'équitation de sport et de loisirs génère des recettes estimées à 1 milliard € dont 858 millions € en enseignement et pension et 180 M€ en commerce de chevaux.
Presque 31000 chevaux ont couru en 2017 (dont 17000 trotteurs) sur un total de 18300 courses (61 % en trot). En nombre total de courses organisées, la France est au troisième rang mondial derrière les USA et l'Australie.
Presque la moitié (46 %) des 237 hippodromes français en activité sont en Pays-de-la-Loire, en Basse-Normandie et en Bretagne. Mais les plus gros hippodromes en termes de nombre de réunions sont ceux de la région parisienne (Vincennes, Auteuil, Saint-Cloud, Enghien, Chantilly Compiègne), de Cagnes-sur-Mer, Marseille, Vichy… sans oublier Deauville. Ce sont aussi les habitants de la région parisienne qui jouent le plus dans les points de vente des PMU : entre 250 et 300 € par an et par habitant des départements 75, 93 et 94.
En 2017, les paris se sont élevés à 9,4 milliards d'euros, en légère baisse depuis le record de 2012 à 10 milliards d'euros. Les paris sont à 96 % faits dans les PMU et seulement à 2,5 % dans les paris en ligne et moins de 1 % dans les hippodromes. Les trois-quarts (73 %) des enjeux sont redistribués aux parieurs gagnants. L'état perçoit moins de 10 % des enjeux (858 millions €) et les institutions des courses 1,24 milliard €.
La consommation de viande de cheval — l'équivalent de 10000 tonnes équivalent carcasse (tec) — continue à diminuer fortement : -55 % en dix ans, -17 % entre 2016 et 2017. 10 200 équidés ont été abattus en 2017, deux fois moins qu'en 2013 (20500).
En 2017, les importations représentent 11260 tonnes (versus 26000 à 30000 tonnes avant 2007), dont la moitié de pays hors Europe (Uruguay, Canada, Argentine, Iran…), et l'autre moitié depuis l'UE (Belgique, Irlande, Espagne, Roumanie, UK…). Les exportations ont, elles aussi, chuté de 10000 tonnes en 2005 à 3840 tonnes en 2017, principalement vers l'Italie (42 %), puis l'Allemagne (13 %), la Suisse (13 %) et le Belgique (12 %). Les recettes liées à la production de viande chevaline en France sont estimées à 22 millions €.
L'IFCE estime à 65600 le nombre d'emploi dont l'activité principale est liée au cheval. 80 000 emplois supplémentaires seraient aussi en partie liés au cheval.
Le soutien financier de l'État à la filière équine est globalement en diminution. L'IFCE est financé par les ministères de l'agriculture et des sports pour près de 44 M€ (versus 50 M€ en 2015). Le ministère de l'agriculture finance des actions pour 4,3 M€. Enfin, un fonds Éperon de 9,6 millions €, prélevé sur les 9,4 milliards de paris, finance aussi la filière équine.
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