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10 décembre 2025
La glycémie est plus variable de nuit chez le chat sain, mais de jour chez le diabétique mal contrôlé
Chez les patients humains diabétiques, plus de la moitié des épisodes d'hypoglycémie sévère surviennent durant la nuit. Chez le chien diabétique, leur incidence n'a pas montré de différence selon la période, diurne et nocturne. Qu'en est-il chez le chat diabétique ?
Les résultats d'une étude pilote, publiée en libre accès dans le JFMS, montrent qu'ils peuvent survenir de jour comme de nuit. Les courbes révèlent surtout des différences entre chats diabétiques ou non, et entre diabète bien ou mal contrôlé… quant à la variation de la glycémie sur 24 heures.
Car les auteurs de cette étude (de la Faculté VetSuisse à Zurich) ont inclus des chats non diabétiques, chez lesquels des courbes de glycémie ne sont pas souvent réalisées.
Ils ont ainsi posé un dispositif de mesure du glucose en continu sur tous les chats (au niveau de la nuque) :
Le type de dispositif utilisé permet la mesure du glucose dans le sang périphérique – lequel est corrélée à celui du glucose plasmatique – à domicile, s'affranchissant ainsi du stress et de la douleur liés à l'hospitalisation et aux ponctions veineuses. La concentration en glucose est mesurée toutes les 5 minutes, pendant jusqu'à 7 jours. Le système était recalibré toutes les 8 à 12 heures.
Les propriétaires renseignaient aussi les heures de nourrissage et de traitement (insuline), ainsi que l'activité de leur chat.
Les chats diabétiques ne présentaient pas de maladie concomitante (notamment une hyper- ou une hypothyroïdie). Ils ont été séparés en deux sous-groupes, leur diabète étant bien ou insuffisamment contrôlé (5 dans chaque sous-groupe). Un diabète bien contrôlé repose sur l'absence de signes cliniques de diabète (poids stable, appétit normal, consommation d'eau normale) et des fructosamines sanguines inférieures à 450 µmol/l.
Malgré l'effectif limité de chats dans cette étude pilote, elle montre d'abord que le dispositif est facile à poser et relativement bien toléré. Il a entraîné quelques cas d'irritation locale sans gravité, observée au moment du retrait et autorésolutive en quelques jours.
En revanche, il n'est pas accepté par tous les chats : 13 sur les 16 l'ont enlevé eux-mêmes après 3 jours au maximum ; il est ainsi resté en place durant 2 jours en médiane.
La fluctuation de la glycémie (variabilité) a été évalué en se basant sur l'écart type (SD) et le coefficient de variation (CV) des mesures dans le temps. La glycémie moyenne, maximale et minimale a également été comparée, entre les périodes diurnes et nocturnes (définies par les 12 heures séparant les 2 injections d'insuline, ou prises de repas). Seules les courbes de glycémie complètes sur 24 heures ont été retenues dans l'analyse, ce qui représente 3 jours et nuits complets pour les chats sains, et entre 1 et 5 pour les diabétiques.
Chez les chats sains, les valeurs moyennes, maximales et minimales de la glycémie n'ont pas montré de différence entre les 2 périodes (jour/nuit). En revanche, la variabilité de la glycémie était significativement plus importante durant la nuit que durant le jour (voir tableau en illustration principale).
Chez les chats diabétiques, les valeurs de glycémie (moyennes, maximales, minimales) comme leur variabilité n'étaient pas différentes entre les deux périodes (voir tableau).
En comparant ces deux groupes, il ressort que les valeurs de glycémie et la variabilité (SD seulement) sont significativement plus élevées chez les chats diabétiques, la nuit comme le jour. Le coefficient de variation est plus élevé durant le jour chez eux aussi, mais pas durant la nuit.
La comparaison des sous-groupes a révélé d'autres différences significatives.
Évaluer ces variations est important : en médecine humaine, la variation de la glycémie est identifiée comme un facteur de risque de complications du diabète. L'origine de ces variations demeure méconnue ; elle pourrait s'expliquer par l'effet du rythme circadien sur le métabolisme (au travers de l'activation des mélanocytes par exemple), influençant alors la régulation de la glycémie. Le chat est un animal naturellement actif en période crépusculaire, ce qui peut entraîner des différences par comparaison à des espèces diurnes (comme l'homme). Le diabète pourrait aussi perturber les effets métaboliques du rythme circadien.
Les épisodes d'hypoglycémie, définie par une concentration en glucose sous le seuil de 3,5 mmol/l, ont également été recensés.
Inversement, des hyperglycémies (> 22,2 mmol/l) ont été observées chez 5 chats diabétiques, durant le jour ou la nuit.
Globalement, ces résultats confirment l'intérêt des courbes de glycémie réalisées sur 24 heures, incluant ainsi la période nocturne, durant laquelle l'évolution est différente, et qui comprend un risque d'épisodes intermittents d'hypoglycémie, pouvant passer inaperçue sinon (et potentiellement dommageable, voire fatale). Les dispositifs de mesure en continu sont intéressants dans ce cadre. Celui utilisé ici enregistre les données qui sont téléchargées et analysées a posteriori, ne permettant donc pas d'ajuster le traitement en direct, mais d'autres le permettent.
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