15 mai 2025
7 min

Bienvenue sur LeFil.vet
L'accès au site web nécessite d'être identifié.
Merci de saisir vos identifiants de connexion.
Indiquez votre email dans le champ ci-dessous.
Vous recevrez un email avec vos identifiants de connexion.
Les concentrations en glucose ne sont évidemment pas les mêmes dans le sang et les larmes… mais elles sont étroitement corrélées (r=0,80 et p<0,01), avec un décalage de 10 minutes. C'est ce qui ressort de ce que les spécialistes de médecine interne de la faculté vétérinaire de Séoul (Corée du sud) appellent « la première étude sur la concentration en glucose dans les larmes des chiens ». Pour eux, ce travail « ouvre la voie à un criblage général du diabète chez le chien ».
Leur travail préliminaire porte sur quatre chiens avec des mesures réalisées à 20 reprises, avec une semaine d'écart entre chaque série de mesures. Les quatre chiens (beagles) étaient en bonne santé et normoglycémiques. Les larmes étaient prélevées par tubes microcapillaires (10 µl) pour dosage ultérieur. Ces 10 µl de larmes étaient transférés dans un tube (Ependorf°), centrifugés et congelés pour analyse en commun (kit fluorométrique). La glycémie était évaluée avec un glucomètre, dès après le prélèvement. Avant chaque série (qui dure 5 h), les chiens ont été mis à jeun pendant 12 h. Un prélèvement de larmes était réalisé au début de la série, immédiatement suivi du prélèvement de sang. Puis, une injection intraveineuse de glucose (1 g/kg) était réalisée toutes les 30 minutes, à 6 reprises (jusqu'à 2h30) et sur les 5 h de l'épreuve, les prélèvements (sang et larmes) étaient réalisés toutes les 30 minutes.
Avant le début des séries, les chiens avaient une glycémie moyenne de 4,76 ± 0,58 mmol/l (allant de 3,77 à 5,66 mmol/l), tandis que la concentration moyenne des larmes en glucose était de 0,39 ± 0,04 mmol/l (de 0,35 à 0,55 mmol/l). Les injections répétées de glucose ont « produit de multiples pics, correspondant aux valeurs hyper-, hypo- et normoglycémiques », avec des valeurs de concentration qui ont pu être multipliées par 9 (sang) ou 5 (larmes). Et « chez tous les sujets, les modifications de concentration dans les larmes suivaient celles du sang » (voir l'illustration principale). Lorsque les prélèvements synchrones sang/larmes sont comparés, les concentrations en glucose sont significativement corrélées (r=0,86 et p<0,05).
Pour évaluer s'il y avait un délai entre la teneur en glucose du sang et des larmes, les auteurs ont recommencé une épreuve, avec injection unique de glucose, mais prélèvements toutes les 5 minutes pendant l'heure suivante. Dans ces conditions, les auteurs observent que le pic de glucose est observé dans les larmes 10 minutes après celui du sang. Les auteurs signalent que ce même décalage a été observé chez l'humain et chez le lapin, où de tels essais ont été réalisés. En conditions de normoglycémie, la concentration dans les larmes est 9,0 % de celle du sang. Au pic, elle était de 4,1 % celle du sang (mais 10 minutes plus tard). Sur l'ensemble des données, cette corrélation est forte (r=0,80 et p<0,01). Et les auteurs observent que les distinction entre normoglycémie (4,44 à 6,66 mmol/l), hyperglycémie légère (6,66 à 12,21 mmol/) et hyperglycémie sévère (≥12,21 mmol/l) est également observable à partir des concentrations dans les larmes (voir le graphique ci-dessous).
Diagrammes en boîtes à moustaches illustrant la concentration moyenne de glucose dans les larmes pour différents niveaux de glycémie. Pour chaque groupe évalué, les différences statistiquement significatives sont indiquées par un astérisque (p < 0,05) et un double astérisque (p < 0,01) (Lee et coll., 2022).
Pour les quatre chiens, les concentrations lacrymales en glucose étaient significativement différentes selon que l'animal était ou non en hyperglycémie. Enfin, les auteurs calculent une courbe ROC, leur permettant d'estimer qu'avec un seuil de 0,53 mmol/l, il est possible de qualifier un état hyperglycémique chez un chien à partir de la teneur en glucose de ses larmes, avec une sensibilité de 95,7 % et une spécificité de 76,5 %. Ce qui en fait un outil de dépistage possible, « en particulier pour détecter les hyperglycémies sans symptômes »… à condition de « mettre au point une méthode de prélèvement plus aisée à pratiquer en routine ».
15 mai 2025
7 min
14 mai 2025
3 min
13 mai 2025
4 min
12 mai 2025
7 min
9 mai 2025
5 min
7 mai 2025
5 min