9 mai 2025
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« La prévalence de la phobie des bruits peut atteindre 49 % chez le chien », constatent les auteurs de cette étude, évaluant l'efficacité de la gabapentine dans le contexte des bruits d'orage. Des médicaments sont disponibles dans cette indication : la dexmédétomidine (Sileo°, TVM) et l'imépitoïne (Pexion°, Boehringer Ingelheim). L'étude menée a donc testé l'effet d'une solution alternative. La gabapentine, plutôt utilisée chez le chien comme analgésique et antiépileptique, est également employée contre l'anxiété (chez le chat en particulier).
L'étude s'est déroulée en Israël, qui connaît des épisodes d'orages violents sur une courte période hivernale. Les chiens recrutés (n=18), adultes (âgés de 3 à 11 ans), présentaient un historique de phobie des bruits, se manifestant y compris en présence de leur propriétaire. Ils étaient exposés à deux orages successifs, durant la même période (novembre à mars d'une même année). Pour l'un, ils étaient traités avec la gabapentine, administrée par voie orale à la dose de 25-30 mg/kg, 90 minutes (au moins) avant l'orage, et pour l'autre, ils avaient reçu un placebo (gélule de dextrose). La moitié de l'effectif avait d'abord été traitée par le médicament, puis par le placebo ; l'autre moitié dans l'ordre inverse (étude crossover), la nature du traitement étant inconnue du propriétaire comme du vétérinaire (étude en double aveugle).
Le comportement du chien (position des oreilles et de la queue, tentative d'échappement, etc.), et les éventuels effets indésirables du traitement, étaient renseignés par le propriétaire, ainsi que son appréciation générale de l'état émotionnel de son animal.
Les résultats montrent que la manifestation d'une anxiété est significativement moindre en moyenne chez les chiens traités par la gabapentine, et sans différence selon l'ordre des deux traitements. L'évaluation des signes de peur et l'évaluation générale du propriétaire étaient positivement corrélées.
Les effets indésirables dans leur globalité n'étaient pas différents selon que le chien était traité par la gabapentine ou le placebo. Seule une ataxie a été plus fréquemment observée avec la gabapentine (3 cas versus 1), mais d'autres signes comme une salivation ou des fasciculations musculaires étaient plus fréquents avec le placebo. Aucun cas de sédation n'a été rapporté, mais selon les auteurs, elle pourrait avoir été confondue avec un effet bénéfique du traitement…
Les auteurs concluent de leurs observations que la gabapentine semble ainsi efficace dans la prévention des signes associés à la phobie des orages. Il manque évidemment de comparer son efficacité à celle des autres médicaments prescrits dans cette indication. Et dans tous les cas, le principal écueil de ces traitements reste le caractère souvent imprévisible des bruits de tonnerre, ou dont les signes annonciateurs se manifestent peu avant l'orage, contrairement aux feux d'artifices déclenchés à date fixe !
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