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16 septembre 2025
Humaine : le risque d'infection du site opératoire aussi lié au microbiote du patient
Sur le papier, cela a l'air logique : le microbiote intestinal, lorsqu'il est équilibré, limite le risque de translocation bactérienne, et lorsqu'il ne l'est plus, favorise ce risque et celui d'infection – en particulier en péri-opératoire. D'autant que les chirurgies abdominales figurent parmi celles à risque le plus élevé d'infection du site opératoire (ISO). Et, relèvent des chirurgiens de l'hôpital universitaire de Berne (Suisse), malgré les mesures prises pour les prévenir dans les pays industrialisés, « le taux d'ISO après une chirurgie abdominale reste d'environ 10 % ». Ils ont donc mis en place une étude prospective pour évaluer si la composition du microbiote intestinal (le microbiome) pouvait avoir un effet sur ces occurrences.
Ils sont partis de travaux français qui ont montré que, bien que chaque individu ait son propre microbiote, il y a cinq “grands profils” (« entérosignatures, ES ») généralisables chez les humains bien portants : « celles dominées par les Bacteroides (ES-Bact), celles par les Bifidobacterium (ES-Bifi), celles par les Escherichia (ES-Esch), celles par les Prevotella (ES-Prev) et celles par les Firmicutes (ES-Firm) ». Ils ont donc réalisé une étude de cohorte prospective à partir de 138 patients devant subir une chirurgie abdominale dans leur hôpital, entre le 1er décembre 2020 et 31 décembre 2021. Les chirurgies concernées étaient des pontages gastriques, des résections colorectales, pancréatiques ou hépatiques. Tous les patients devaient avoir 18 ans au moins et avoir fourni leur consentement éclairé ; un écouvillonnage rectal était réalisé juste avant l'intervention (après l'induction), pour l'analyse de leur microbiote. Ils étaient ensuite suivis sur les 30 jours post-opératoires, pour identification des ISO.
Pour 133 patients, une analyse du microbiote a été réalisée, qui a fourni des résultats complets pour 124 d'entre eux. Cent d'entre eux, ont pu être classés pour leur entérosignature – les 5 étaient représentées. Tous ces patients avaient des niveaux comparables de diversité microbienne (pas de fort déséquilibre excessif de flore). En croisant les ES avec les occurrences d'ISO, les auteurs observent que :
Lorsqu'ils modélisent l'ensemble de ces données, ils observent que « les caractéristiques les plus importantes pour prédire les ISO étaient la durée de l'intervention, le ratio ES-Firm/Prev, le profil ES-Firm et si une intervention chirurgicale ouverte (laparotomie) avait été réalisée ». En analyse multivariée, le fait d'être porteur de l'entérosignature dominée par les Firmicutes correspond à un sur-risque de 35 % d'ISO (p=0,005). Les auteurs montrent aussi que ce ratio augmente avec l'âge du patient, et que c'est en lien avec les enzymes du métabolisme du saccharose, du pyruvate et de l'amidon. Les patients cancéreux présentent aussi un ratio affecté. Ainsi, cette première étude utilisant les entérosignatures des patients « permet d'expliquer pourquoi les patients âgés à néoplasie sont un groupe particulièrement à risque d'ISO ».
Et l'indicateur qu'ils ont mis au point (le ratio ES-Firm-Prev) « pourrait servir de biomarqueur préopératoire pour identifier les patients à risque d'ISO. Cette découverte pourrait permettre aux cliniciens de mettre en œuvre des mesures préventives personnalisées, réduisant potentiellement » de telles infections.
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