3 décembre 2025
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4 décembre 2025
Récidive de leishmaniose clinique : les jeunes adultes et les cas d'atteinte oculaire sont plus à risque

La leishmaniose canine, l'une des principales maladies vectorielles du chien, reste complexe à prendre en charge. L'infection peut rester subclinique, être ou devenir clinique, avec des formes chroniques et, surtout, un risque de mortalité. Une étude espagnole (école vétérinaire de Madrid) s'est intéressée au pronostic de la maladie. Elle porte sur une large cohorte de 300 chiens, pris en charge et suivis sur 2 décennies : 114 entre 2000 et 2010 et 186 entre 2011 et 2022.
La réponse au traitement est très variable et l'évaluation du pronostic s'est appuyée sur les cas de récidives (dans les 12 mois), nécessitant de nouveaux cycles de traitement, et, bien sûr, les cas de mortalité. Une récidive était caractérisée par la récurrence des signes cliniques et/ou des anomalies aux examens sanguins et urinaires, associés à une hausse des taux d'anticorps anti-Leishmania, après une période d'amélioration clinique, et entraînant la reprise du traitement.
Les paramètres étudiés excluaient ceux liés au parasite (infectivité ou résistance au traitement par exemple) et au vecteur (composition de la salive), pour se concentrer sur l'animal et son environnement de vie, et ainsi sur 4 catégories de facteurs de risque : démographiques, épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques.
Les cas inclus disposaient d'un suivi d'au moins 2 ans, ou étaient décédés des conséquences de la leishmaniose.
Les chiens inclus étaient des mâles à 61 %.
Seulement 3,7 % étaient vaccinés contre la leishmaniose (l'Espagne est une zone endémique). Mais 47 % portaient des colliers antiparasitaires (efficaces contre les phlébotomes vecteurs), 40 % étaient traités avec un spot-on et 4 % avec un spray antiparasitaire au moment du diagnostic.
La répartition des chiens selon la gravité de la maladie (classification du groupe LeishVet) est la suivante :
Le suivi des chiens montre que le pronostic est favorable en courte majorité (154 chiens soit 51,3 %), c'est-à-dire sans récidive telle que définie ni décès.
À l'inverse, 66 chiens (22 %) ont manifesté une ou des récidives, et 80 autres (26,7 %) sont morts des suites de la leishmaniose.
L'analyse des données a permis d'identifier 3 facteurs significativement associés à un surrisque de récidive.
Inversement une perte de poids (62,2 % des cas) est étonnamment associée à un moindre risque de récidive : elle a toutefois pu alerter plus rapidement le propriétaire, favorisant un diagnostic et une prise en charge précoce.
Le titre en anticorps, en revanche, n'apparaît pas ici comme significativement lié au pronostic, confortant d'autres résultats d'études (tandis que d'autres travaux encore l'avaient associé à la gravité de la maladie). L'évolution des titres reste (comme souvent) à interpréter dans le contexte clinique afin d'évaluer la réponse thérapeutique.
Le risque de décès est, par ailleurs, significativement augmenté :
Les recommandations thérapeutiques actuelles sont l'administration d'une combinaison d'antimoniate de méglumine ou de miltéfosine et d'allopurinol. En cas de xanthinurie, l'allopurinol peut être remplacé par des compléments alimentaires contenant des nucléotides (12 cas ici). Des immunomodulateurs, notamment la dompéridone (51 cas ici), sont également conseillés en monothérapie pour les cas de stade I. Dans cette cohorte, 50 chiens ont également reçu, à un moment ou un autre, de la prednisolone seule (ce qui n'est pas recommandé dans le traitement de la leishmaniose, mais peut cibler des troubles concomitants, liés au dépôt organique de complexes immuns (uvéite ou épistaxis, par exemple).
Selon l'analyse des données de la cohorte, un plus grand risque de récidives est observé chez les chiens traités par l'association miltéfosine et allopurinol, par comparaison à la combinaison d'antimoniate de méglumine et d'allopurinol (risque x 5), comme rapporté également dans certains travaux, mais qui reste controversé à la lumière d'autres résultats. En outre, le recours à la miltéfosine est parfois préféré dans les cas d'atteinte rénale (plus graves). L'usage des autres traitement (y compris l'allopurinol seul) est associé à un moindre risque, mais il s'agit potentiellement de chiens dont l'atteinte était moins grave.
De même, le risque de décès est très inférieur (réduit de 88 %) chez les chiens traités avec de la dompéridone, qui stimule la réponse immunitaire cellulaire. Son utilisation chez les chiens de stade I semble ainsi efficace pour éviter ou ralentir la progression de la maladie, et ainsi prévenir la mortalité. Mais son effet thérapeutique, voire prophylactique, demeure à étudier.
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