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13 août 2018

Les Français font confiance à la loi pour la vente en animalerie des animaux de compagnie

par Agnès Faessel

Temps de lecture  4 min

Moins d'1 Français sur 4 pense que les chiens dits dangereux sont victimes de préjugés et d'une catégorisation trop sévère. Mais ils sont 1 sur 2 parmi les actuels propriétaires d'animaux de compagnie à le penser (cliché Pixabay).
Moins d'1 Français sur 4 pense que les chiens dits dangereux sont victimes de préjugés et d'une catégorisation trop sévère. Mais ils sont 1 sur 2 parmi les actuels propriétaires d'animaux de compagnie à le penser (cliché Pixabay).
 

Non aux chiens à l'attache, non aussi aux chats cloîtrés sur un balcon, non encore aux oiseaux et aux rongeurs en cage… Selon un sondage Ifop, réalisé pour la Fédération Croc Blanc, une association de protection animale, les Français « montrent une volonté massive en faveur d'une amélioration des lois régissant le bien-être de nos animaux domestiques ». C'est le principal constat retenu des réponses récoltées, selon le communiqué de l'Institut de sondage publié fin juillet. Un rapport qui présente les résultats (réponses, sans analyse) est également disponible.

Une courte enquête de questions fermées

L'enquête a été réalisée les 4 et 5 juillet 2018, sur un échantillon d'un peu plus de 1000 personnes. Elle se limite à 8 questions fermées (parfois à tiroirs), portant essentiellement sur l'espèce canine. Pour chacune, les réponses sont détaillées par profil de répondants : sexe, catégorie d'âge, profession, niveau d'éducation, lieu de vie (type d'agglomération), région géographique et… propriétaire ou non d'un animal de compagnie.

Ces résultats montrent ainsi qu'une très large majorité des personnes interrogées – plus de 80 % – se déclarent pour la création d'un « véritable Droit Animal en faveur des animaux de compagnie ». Toutefois, la formulation de la question posée ne laisse guère de chance aux réponses négatives : « Pensez-vous qu'un véritable Droit Animal en faveur de nos animaux de compagnie doit être créé afin de lutter efficacement contre les abandons, les maltraitances et les euthanasies massives d'animaux de compagnie ? ».

Les non-propriétaires sont plus permissifs

La majorité des répondants souhaite également l'interdiction de certains « objets coercitifs » utilisés pour éduquer les chiens : colliers étrangleurs à pointes, colliers électriques, martinets. Les réponses diffèrent de jusqu'à près de 10 points selon que la personne possède ou non un (voire plusieurs) animal de compagnie :

  • Les colliers étrangleurs devraient être interdit pour 79 % des propriétaires, mais 72 % des non-propriétaires ;
  • Les colliers électriques pour 63 % contre 57 % ;
  • Les martinets pour 69 et 60 %, respectivement.

La différence est notable aussi sur les conditions de détention des animaux de compagnie. Ainsi, il est souhaitable de ne plus autoriser :

  • Les chiens à l'attache en quasi-permanence, pour 81 % des propriétaires mais seulement 70 % des non-propriétaires ;
  • Les chiens gardés en box ou en enclos, pour 72 contre 60 % ;
  • Les chiens et chats gardés sur un balcon, pour 69 contre 61 % ;
  • La vie en cage quelle que soit l'espèce animale (oiseaux, rongeurs, etc.), pour 66 et 57 %, respectivement.

De même, si les trois quarts des répondants sont opposés aux expérimentations sur des animaux de compagnie, la proportion descend à 61 % chez les personnes non propriétaires (et monte à 82 % des propriétaires).

Cadrer l'usage des chiens de travail

Pour les métiers et activités utilisant la présence de l'animal, limité aux seuls chiens ici, les Français sont très favorables (73 % et même près de 80 % des propriétaires) à une évolution de la réglementation : un encadrement plus strict pour « garantir un meilleur respect du bien-être animal ». La question suppose donc que leur bien-être est insuffisant. Des exemples variés sont pris pour préciser la question : chien de chasse ou de sécurité comme chien de spectacle, de concours ou même club canin.

Les molosses, des victimes ?

Dans deux domaines, la législation actuelle n'est pas (ou peu) remise en cause.

D'abord sur la réglementation relative aux chiens de catégorie. Non, pour 44 % des Français, les chiens « de type molosses » ne sont pas « victimes d'une catégorisation réglementaire trop sévère » et ne « souffrent pas de préjugés ». Ils sont 38 % (moins d'1 sur 4) à penser le contraire et 18 % à ne pas se prononcer.

Toutefois, la proportion des répondants qui les considèrent comme des victimes grimpe à 50 % lorsqu'ils sont eux-mêmes propriétaires d'animaux. Seuls 23 % des non-propriétaires ont le même avis, et le même nombre ne se prononce pas. Ainsi la majorité des non-propriétaires (54 %) ne semble pas remettre en cause les dispositions en vigueur.

Une certaine tolérance des ventes en animalerie

De même, une petite moitié des citoyens (seulement) se dit favorable à proscrire la vente des animaux de compagnie en animalerie ou sur des événements de type foire, salon, marché (54 % des actuels propriétaires, 43 % des non-propriétaires). Mais 27 % n'y voient rien à redire, et 24 % sont sans opinion. Une marque de confiance aux lois actuelles, selon l'Ifop et Croc Blanc.

Le cheval, nouvel animal de compagnie

Une question portait enfin sur le statut du cheval, posée comme suit : « Êtes-vous favorable ou opposé à ce que le cheval obtienne le statut d'"animal de compagnie" au même titre que les chiens et les chats, au lieu du statut d'"animal de rente et de consommation" ? ». Elle recueille 58 % de réponses « favorable » et 21 % d'« opposé ». 21 % sont également sans avis. L'Ifop et Croc Blanc y voient une volonté de se détourner de la consommation de viande de cheval.