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26 février 2018

Médecine du sport et rééducation : nouvelle spécialité vétérinaire en Europe

par Agnès Faessel

Temps de lecture  3 min

Le nouveau Collège européen dispose d'un site web où trouver, entre autres, la liste des premiers membres, dont les français Dominique Grandjean et Jean-Marie Denoix (image : copie d'écran du site www.ecvsmr.org).
Le nouveau Collège européen dispose d'un site web où trouver, entre autres, la liste des premiers membres, dont les français Dominique Grandjean et Jean-Marie Denoix (image : copie d'écran du site www.ecvsmr.org).
 

Une nouvelle spécialisation vétérinaire est désormais reconnue en Europe : médecine du sport (des sports) et rééducation.

« L'École d'Alfort se taille la part du lion avec deux enseignants parmi les dix membres fondateurs », se réjouit l'établissement sur sa page Facebook. En effet, Jean-Marie Denoix pour la section équine et Dominique Grandjean pour les animaux de compagnie sont diplômés de facto.

Promouvoir la discipline

Le nouveau European College of Veterinary Sports Medicine and Rehabilitation (ECVSMR) est donc validé par le bureau européen de la spécialisation vétérinaire (EBVS), une reconnaissance provisoire pendant sa mise en place. Il allonge à 27 la liste actuelle des collèges européens (voir la liste ici).

La nouvelle spécialité englobe la médecine du sport et la rééducation fonctionnelle. Elle se scinde en deux groupes d'espèces : les équidés ou les animaux de compagnie.

Parmi ses objectifs, le collège souhaite normaliser et promouvoir la discipline, puis la faire progresser. Outre la formation et la reconnaissance de nouveaux spécialistes, il souhaite plus largement améliorer les connaissances et les compétences des vétérinaires praticiens dans ce domaine, notamment au travers de la formation continue.

10 « experts »

Le collège débute ses activités avec 10 premiers membres fondateurs, des « diplômés de fait » qui sont décrits comme des « experts renommés, expérimentés et qualifiés dans la discipline, disposant d'une expérience clinique et scientifique bien documentée ». Pendant 5 ans (jusque fin 2022), d'autres vétérinaires européens disposant de la même expertise pourront être nommés pour compléter la liste.

Pour les futurs candidats au diplôme, la certification sera évidemment soumise à examen, suite à une procédure de formation incluant notamment une résidence de plusieurs années auprès d'un spécialiste, comme pour les autres collèges. Pendant une durée de 5 ans, ici encore, les vétérinaires estimant déjà disposer du niveau requis pourront se présenter directement à l'examen.

Parmi les 10 fondateurs, les spécialistes équins sont les plus nombreux (6) :

  • Un français donc, Jean-Marie Denoix du Cirale (ENVA) ;
  • Une autrichienne, Theresia Franziska Licka ;
  • Une suédoise, Anna Bergh ;
  • Et trois anglo-saxons, Renate Weller (président du bureau), Sue Dyson et Colin Adrian Roberts.

Les spécialistes « petits animaux » sont au nombre de 4 :

  • Un français encore, en la personne de Dominique Grandjean (ENVA) ;
  • Une autrichienne encore, Barbara Bockstahler (présidente du bureau) ;
  • Une suédoise encore, Pia Gustas ;
  • Et un croate, Zoran Vrbanac.

Pas de reconnaissance en France

La reconnaissance des spécialités européennes en France n'est pas automatique, loin s'en faut. Elle fait suite à une démarche active de la part des diplômés, d'abord pour la reconnaissance nationale du diplôme européen (par le Conseil national de la spécialisation vétérinaire), puis pour faire valoir individuellement leur titre en France. C'est le cas aujourd'hui pour 16 collèges européens, dont ceux de dermatologie, d'imagerie médicale ou d'ophtalmologie, par exemple.

Cette reconnaissance nationale est réservée aux collèges européens intégralement accrédités (sortis de la phase de reconnaissance provisoire). Et encore faut-t-il que la spécialité elle-même existe en France, ce qui n'est pas le cas, à ce jour, pour la médecine du sport.

Cela n'ôte évidemment rien au niveau de compétences que détiennent les quelques diplômés actuels, et ceux à venir en validant leur titre européen.

Une formation diplômante (diplôme d'école) en physiothérapie, option canine ou équine, est par ailleurs dispensée à l'école vétérinaire d'Alfort depuis 2015 (organisée en 6 modules de quelques jours étalés sur un ou deux ans).