26 avril 2024
5 min
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L'épilepsie affecte inévitablement la qualité de vie. Chez l'homme, l'augmentation de l'activité physique est associée à une amélioration du bien-être (moins d'anxiété, moins d'effets indésirables des traitements…) et, selon certaines études, mais pas toutes, une diminution de la fréquence des crises. Chez les rongeurs, des études vont dans le même sens.
En est-il de même chez le chien. A priori non !
En effet, une équipe américaine a mené une étude prospective randomisée et contrôlée pour évaluer l'effet sur la fréquence des crises d'une augmentation de l'activité physique hebdomadaire chez des chiens atteints d'épilepsie idiopathique.
69 chiens ont été recrutés, présentant au moins une crise tous les 3 mois en moyenne. Ils étaient tous sous traitement antiépileptique, quel que soit le protocole suivi (molécules, dosages, etc.). Des comorbidités telles qu'un diabète ou une hypothyroïdie étaient des critères d'exclusion (elles peuvent affecter la tolérance à l'exercice).
Les chiens ont été équipés d'un collier connecté, avec accéléromètre pour enregistrer leur activité.
Pendant 3 mois, les propriétaires n'ont rien modifié à leur routine. Les 3 mois suivant,
Sur la seconde phase de l'étude, tous les chiens ont par ailleurs reçu un placébo (pilule de lactose quotidienne), les propriétaires étant informés – à tort – qu'il s'agissait d'un nutraceutique ou d'un placebo (pour éviter de les focaliser sur l'exercice physique).
Sur toute la durée de l'étude (6 mois), les propriétaires ont enregistré la fréquence des crises épileptiques de leur chien, ainsi que leur durée, leur type, etc.
Et les résultats montrent que la fréquence des crises est légèrement mais significativement augmentée chez les chiens du groupe actif par comparaison au groupe témoin (nombre de crises par mois majoré d'un facteur 0,38).
Les auteurs ont sélectionné un sous-groupe de 11 chiens dont l'activité a été augmentée d'au moins 10 %. Chez eux encore, la fréquence des crises a significativement augmenté. Et contrairement aux résultats du groupe entier, le nombre de jours dans le mois durant lesquels le chien a présenté des crises est également significativement augmenté.
Ce résultat, inattendu par les auteurs de l'étude, est complexe à expliquer. Mais certaines personnes épileptiques (entre 2 et 10 %) rapportent que leurs crises surviennent justement lorsqu'elles font du sport, bien que le lien de cause à effet comme son mécanisme soient indéterminés (hyperthermie, hypoglycémie, stress, fatigue…). L'effet pourrait également varier selon le type d'exercice réalisé.
Le second objectif de l'étude était d'évaluer l'effet de l'exercice physique sur la qualité de sommeil, généralement altérée chez les individus épileptiques. L'accélérateur du collier permet en effet d'évaluer le temps de sommeil (au travers d'un score de sommeil établi sur le temps passé couché sur une fenêtre nocturne de 4 heures).
Les résultats montrent ici que les chiens du groupe actif ont une qualité de sommeil améliorée (scores significativement améliorés de 1,2 %). Potentiellement en lien avec la fatigue physique. Chez l'homme atteint de maladies chroniques comme une arthrite rhumatoïde ou des troubles cardiovasculaire, mais aussi chez les personnes en bonne santé présentant des troubles du sommeil, faire de l'exercice augmente la qualité de sommeil selon certaines études.
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