29 mars 2024
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Il aboie tout le temps, il détruit tout, il salit le canapé… Les propriétaires qui travaillent et laissent leur chien seul plusieurs heures à les attendre sont nombreux en consultation vétérinaire comportementale. Mais au-delà de ces troubles, évocateurs d'une anxiété de séparation, les conséquences de l'isolement peuvent se manifester par des signes plus discrets, l'ensemble pouvant être qualifié de « comportements associés à la séparation ». Dans tous les cas, donner de la compagnie à l'animal est parfois une solution envisagée pour « qu'il s'ennuie moins ». Quels en sont les effets ? C'est pour l'évaluer qu'une étude a été menée sur 77 chiens, filmés à domicile.
Tous ces chiens étaient habituellement laissés seuls durant plusieurs heures (plus de 2 heures et demi en moyenne mais rarement plus de 4 heures). Ils étaient de divers âges (5 ans et demi en moyenne).
Leur contexte de vie n'a pas été modifié et des caméras (3 par domicile) ont permis de les filmer durant l'absence du ou des maîtres, afin d'évaluer leur activité, leur posture, leur comportement, les lieux où ils restaient le plus, les vocalisations.
Les 77 chiens inclus vivaient seuls (n=32) ou avec des congénères (n=45), et ainsi dans 54 domiciles différents. Les propriétaires remplissaient également un questionnaire pour mentionner l'éventuelle manifestation de comportements associés à la séparation (agitation, aboiements, salivation, perte d'appétit, etc.). Ce qui était rare ici.
Les auteurs s'attendaient à ce que les chiens en communauté soient plus détendus et présentent moins de comportements associés à la séparation. Leur activité pourrait également être plus intense, du fait d'interactions directes comme le jeu, les léchages mutuels voire les conflits.
Que nenni ! C'est l'opposé qui est observé. Ainsi, d'une manière générale, les chiens sont très peu actifs. Ils restent à la place qu'ils préfèrent. Ils ne bougent réellement (marchent ou courent) que 1,9 % de leur temps… Et 22 % du temps, ils présentent une petite activité, comme s'assoir ou relever la tête. Une faible corrélation est observée entre le temps écoulé et la baisse de l'activité des chiens.
Les vocalises restent peu fréquentes aussi. Lorsqu'elles se manifestent, elles sont indépendantes de la durée d'absence du propriétaire.
La comparaison entre les groupes montre un niveau d'activité supérieur chez les chiens vivant avec des congénères. Toutefois, cette hausse d'activité se limite à la première heure. Et, surtout, elle découle peu d'interactions entre congénères : jeux, léchages mutuels, conflits… La présence d'un autre chien semble tout de même la stimuler. Mais force est de constater que la présence humaine demeure d'une « importance centrale » pour les chiens, constatent les auteurs de l'étude.
Même lorsque l'absence du maître se prolonge (jusqu'à 6 heures), le niveau d'activité n'augmente pas, ce qui montre, chez ces chiens, une capacité à le supporter sans manifestation de stress lorsqu'ils y sont habitués.
De même, si les vocalises restent globalement peu fréquentes, elles s'observent plus souvent chez les chiens vivant à plusieurs. Ce qui est à l'exact opposé de l'objectif poursuivi par des propriétaires qui voudraient éviter ce problème en donnant de la compagnie à leur animal… En dehors des aboiements pouvant gêner le voisinage, les gémissements des chiens, signe probable de mal-être, sont également plus fréquents lorsqu'ils sont plusieurs.
Du fait de la taille des échantillons, des comparaisons selon le sexe ou le statut sexuel (stérilisation) étaient possibles.
Les résultats montrent que mâles et femelles ne présentent pas de niveau d'activité significativement différents. En revanche, en communauté, ces sont seulement les mâles, et non les femelles, qui aboient significativement davantage. D'une manière générale, les chiens mâles aboient plus, grondent plus, hurlent plus.
En termes de lieu, les mâles restent davantage derrière la porte (à attendre le retour de leur maître, ou à écouter les bruits extérieurs), d'autant plus qu'ils sont seuls (sans congénère) et d'autant plus que le temps passe. Mais ce comportement est complexe à analyser et mériterait peut-être, selon les auteurs, d'autres investigations.
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