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21 septembre 2021

Les oreilles tombantes ou semi-tombantes sont significativement plus souvent sujettes aux otites

par Agnès Faessel

Temps de lecture  3 min

Avec ses longues oreilles pendantes, le basset hound représente ici la race canine la plus prédisposée aux otites externes, avec un risque près de 6 fois plus élevé que chez les chiens de races croisées (cliché Pixabay).
Avec ses longues oreilles pendantes, le basset hound représente ici la race canine la plus prédisposée aux otites externes, avec un risque près de 6 fois plus élevé que chez les chiens de races croisées (cliché Pixabay).
 

Certaines maladies cutanées, notamment les dermatites allergiques, prédisposent les chiens aux otites externes. Mais l'objectif de cette nouvelle étude, dans le cadre du projet britannique VetCompass, est de déterminer les paramètres morphologiques ou anatomiques associés à un risque plus élevé d'être atteints. Ses résultats sont disponibles en libre accès (dans la revue Canine Medicine and Genetics).

Échantillon de plus de 22 000 chiens

L'étude a porté sur un échantillon de 22 333 chiens, tirés au sort parmi les plus de 905 000 ayant été vus en consultation en 2016 dans les cliniques vétérinaires adhérentes au programme (près de 800 cliniques « généralistes »).

Les résultats montrent que la prévalence annuelle des otites externes est de 7,30 % (1631 cas sur l'année).

Races à risque

En prenant comme référence la prévalence observée chez les chiens de races croisées, 16 races présentent une prévalence significativement plus élevée dans l'analyse multivariée (indépendamment d'autres variables comme le poids ou l'âge) :

  • Basset hound (risque multiplié par 5,87),
  • Shar-Pei (x 3,44),
  • Labradoodle (croisement caniche-labrador reconnu comme une race, x 2,95),
  • Beagle (x 2,54),
  • Golden retriever (x 2,23),
  • Cockapoo (croisement caniche-cocker, x 2,22),
  • Bulldog américain (x 2,16),
  • Bouledogue français (x 2,11),
  • Bulldog anglais (x 2,08).

Avec un sur-risque moins que doublé se retrouvent le carlin, le cavapoo (croisement caniche-cavalier King Charles), le westie, le rottweiler, le cocker anglais, le labrador et le bichon frisé. Plus généralement, les chiens de types caniches ou épagneuls présentent un sur-risque.

Inversement, l'analyse identifie 4 races significativement moins souvent atteintes :

  • Chihuahua (risque x 0,2),
  • Border collie (x 0,34),
  • Yorkshire terrier (x 0,49),
  • Jack Russel terrier (x 0,52).

Poids, sexe et âge

Indépendamment de la race, un surpoids est également associé à un risque plus élevé. Et les individus pesant moins de 10 kg présentent à l'inverse un risque moins élevé.

Les chiots (âgés de moins d'un an) sont moins souvent affectés par comparaison à toutes les autres catégories d'âges.

Et les mâles sont également plus atteints (risque x 1,21).

Comme régulièrement, les chiens assurés sont trouvés plus souvent concernés, mais de manière artéfactuelle.

Tombantes et semi-tombantes en V aussi

En termes anatomiques, les chiens ont été répartis selon leur type de port d'oreilles, droites (port vertical ou divergent), semi-tombantes en V (vers l'avant, comme le colley ou le fox terrier) ou en rose (vers l'arrière comme les lévriers), tombantes (… comme le basset hound).

Par comparaison aux chiens aux oreilles droites, ceux aux oreilles tombantes ou semi-tombantes en V présentent un risque significativement plus élevé de développer des otites (risque x 1,76 et x 1,84, respectivement). Selon les auteurs, ces observations sont inédites s'agissant des oreilles semi-tombantes.

La forme du crâne (brachycéphale, mésocéphale, dolichocéphale) n'est pas associée à des différences significatives. Toutefois, des races brachycéphales comme le bouledogue français ou le carlin sont prédisposées, ce qui pose l'hypothèse, selon les auteurs, d'une éventuelle prédisposition des races très typées.

Favoriser la prévention

L'objectif de cette étude est de pouvoir sensibiliser les éleveurs et les propriétaires de ces chiens, chiffres à l'appui, afin de favoriser la prévention, notamment par la surveillance et un nettoyage régulier des oreilles (sans abus toutefois, pour éviter toute irritation ou altération du microbiote auriculaire). L'examen des oreilles en consultation sera également particulièrement attentif pour ces chiens.

D'autres facteurs comme les baignades sont déjà connus pour favoriser ces affections ou entretenir leur chronicité, mais ils n'étaient pas directement évalués ici. En revanche, les chiens de chasse, par exemple, sont trouvés plus à risque (les chiens miniatures – catégorie toy – le sont moins).

Enfin, les causes primaires ou secondaires des otites externes, les éventuelles comorbidités, le traitement et le pronostic, n'étaient pas pris en considération.