titre_lefil
logo_elanco

13 avril 2021

Soulagés d'un glaucome, les chiens borgnes (re)vivent très bien !

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

Évolution de la vivacité des chiens selon leur propriétaire avant et après l'énucléation. Les réponses négatives sont en vert, les positives en bleu, leur distribution est centrée sur les réponses neutres (gris). D'après Diaz Bujan et al., Vet. Rec., 2021.
Évolution de la vivacité des chiens selon leur propriétaire avant et après l'énucléation. Les réponses négatives sont en vert, les positives en bleu, leur distribution est centrée sur les réponses neutres (gris). D'après Diaz Bujan et al., Vet. Rec., 2021.
 

L'énucléation est souvent un choix thérapeutique difficile à accepter par le propriétaire, qui en redoute les conséquences, sinon esthétiques, sur le bien-être de son chien. Un questionnaire a donc été adressé à des clients du Royal Veterinary College de Londres dont le chien a subi une énucléation en raison d'un glaucome, réfractaire aux éventuels traitements médicaux et chirurgicaux entrepris, afin d'évaluer l'évolution du comportement de leur animal après l'intervention. Aucun répondant ne regrette son choix !

Douleur imperceptible

L'objectif de l'étude était aussi d'identifier les manifestations des signes de douleur associée au glaucome chez le chien. Car le glaucome au stade avancé est une affection douloureuse, mais la douleur est parfois sous-estimée voire imperceptible pour le propriétaire, ce qui peut retarder la prise en charge thérapeutique et affecte donc le pronostic et la qualité de vie du chien. Les patients humains atteints de glaucome décrivent en effet une douleur diffuse entraînant des maux de tête, des symptômes que l'animal exprime difficilement de manière intelligible.

Les cas de glaucome retenus n'étaient pas secondaires à une maladie générale comme un diabète ou un cancer métastasé, ni associés à une autre maladie oculaire. L'énucléation devait être unilatérale.

Évolution positive

25 personnes ont retourné un questionnaire exploitable. Il leur était demandé de quantifier des comportements potentiellement affectés par la douleur (prise alimentaire, sommeil, jeu, exercice…) avant l'intervention, juste après puis deux mois après.

Les résultats montrent une évolution positive de tous les items et un retour à un mode de vie « normal » des chiens :

  • La léthargie qui était la plus marquée avant l'intervention et dont l'évolue est la plus significative,
  • La vivacité (animal enjoué) qui baisse suite à l'intervention mais devient la mieux notée à l'issue des 2 mois (voir schéma en illustration principale),
  • L'activité générale qui diminue aussi après l'intervention mais pour récupérer ultérieurement,
  • L'appétit qui évolue globalement comme l'activité et l'enjouement.

Les signes cliniques qui avaient motivé la consultation vétérinaire sont un inconfort oculaire (blépharospasme, chien qui se frotte l'œil) et un changement de comportement (baisse d'appétit et d'activité).

Après l'intervention, la plupart des propriétaires n'ont pas modifié les activités qu'ils partageaient avec leur animal avant la maladie. Un peu plus de la moitié (14/25) signale tout de même une détérioration visuelle (une proportion étonnamment limitée).

Convaincus d'une bonne décision

L'avis des propriétaires sur l'énucléation était également évalué. Avant le diagnostic chez leur chien, environ un tiers des répondants (8/25) ne connaissaient pas l'existence de cette pratique chez l'animal. Ils sont 40 % à dire qu'ils en comprenaient la nécessité d'emblée (10/25), 20 % n'avaient pas d'avis (5/25) et seulement deux y étaient opposés (mais l'ont accepté finalement face au diagnostic). Et à l'issue de l'intervention, ces derniers sont convaincus, comme les autres, d'avoir fait le bon choix, et seraient prêts à le refaire à l'avenir si besoin.