19 avril 2024
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L'une des particularités de ce travail est sans doute le financement conjoint de concurrents du petfood, Waltham (groupe Mars) et Nestlé-Purina : des universitaires américains et britanniques font le point sur le métabolisme du phosphore, suivi d'un focus sur l'effet des apports alimentaires sur la santé du rein chez le chat. Publiées en libre accès dans le JVIM, leurs conclusions sont que cet impact varie aussi selon la source de phosphore contenue dans l'aliment, et sa forme, les sels solubles étant plus digestibles et particulièrement associés au risque de lésion rénale. Leur quantité devrait ainsi être potentiellement limitée, sans qu'il soit établi aujourd'hui de seuil limite.
Les apports alimentaires en phosphore influencent la phosphatémie. La revue des connaissances actuelles sur le métabolisme du phosphore chez les mammifères amène d'abord les auteurs à quelques constats. Ainsi, l'absorption du phosphore dépend du pH intestinal, des besoins de l'animal, des apports en phosphore et des interactions avec d'autres minéraux comme le calcium et le magnésium.
Le rapport Ca/P de la ration est fondamental : sa diminution favorise l'absorption de phosphore. Chez le chat adulte, un rapport de 1 correspond ainsi à une digestibilité de 50 % du phosphore. Celle-ci tombe à 27 % lorsque le rapport monte entre 1 et 2, et même à 0 % s'il dépasse 2.
Les apports alimentaires en phosphore sont de diverses origines :
Et sa digestibilité est alors très variable, selon cette source. Sous forme d'acide phytique comme dans les céréales, par exemple, le phosphore est peu assimilé par l'organisme. Il l'est bien davantage lorsqu'ajouté sous forme de sel (de sodium, calcium, et potassium essentiellement).
Mais ici encore, des variations sont rapportées : le phosphate de monosodium (NaH2PO4) ou de monopotassium (KH2PO4) – des sels solubles – amène à des concentrations sériques en phosphore plus élevées que le diphosphate de calcium (CaHPO4), par exemple.
Le phosphore est bien sûr indispensable à l'organisme, mais l'hyperphosphatémie est délétère, du fait de sa toxicité pour le rein et la fonction cardiovasculaire. Chez l'homme, elle est associée à un risque de maladie rénale chronique (MRC), de troubles cardiovasculaires et d'ostéoporose. Dans diverses espèces, la baisse des concentrations sériques lors de MRC retarde la progression de la maladie et augmente la longévité. Et inversement.
La diminution des apports alimentaires en phosphore contribue ainsi à limiter la phosphatémie. Ce n'est pas nouveau : l'alimentation conseillée chez le chat (ou le chien) insuffisant rénal est réduite en phosphore, en protéines et en sodium. En pratique, il est possible de jouer sur le rapport Ca/P (en l'augmentant), afin de diminuer l'absorption du phosphore. Mais la nature des apports en phosphore semble aussi intéressante à prendre en considération. Des apports trop élevés en phosphore, et notamment en sels solubles comme les phosphates de monosodium et de monopotassium, sont associés à une altération de la fonction rénale et à l'apparition de lésions dans l'espèce féline.
Dès lors, il apparaît intéressant d'évaluer l'intérêt d'éviter les apports en phosphore inorganique soluble dans l'alimentation des chats atteints de MRC. En outre, les recommandations actuelles de l'industrie du petfood (la Fediaf en Europe notamment) portent sur les apports minimaux en phosphore et le rapport Ca/P, mais pas sur les seuils maximaux à ne pas dépasser dans les aliments pour chats, particulièrement s'agissant des apports inorganiques solubles. Autant de pistes pour de prochaines études.
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