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21 janvier 2020
Pour diagnostiquer la démodécie, munissez-vous d'un chien suspect, d'une lame de verre et de… superglue° !
“Une change au grattage, une chance au collage”… Un vétérinaire indien remet au goût du jour un vieux slogan publicitaire en l'adaptant à la parasitologie de terrain : il remplace le grattage cutané profond requis pour le diagnostic de démodécie canine par l'application d'un lame de verre préalablement enduite de Superglue° sur la zone à prélever. Il estime que cette méthode est moins invasive que le grattage, et en valide l'intérêt sur 97 chiens. Pour ce clinicien de l'université vétérinaire de Mathura (Uttar-Pradesh, Inde), « la technique de référence du diagnostic de la démodécie canine, le grattage cutané profond, est traumatique pour l'animal et apparaît agressive aux yeux des propriétaires ». D'ailleurs, une méthode reposant sur le recours à 10 cm de ruban adhésif a déjà été proposée par d'autres auteurs, mais elle n'est pas pratique à réaliser sur les zones de peau mal accessibles (pourtour des yeux, zones interdigitées, menton…). Il a donc développé une technique qu'il présente comme plus facile à maîtriser, moins invasive et aussi sensible : celle de l'empreinte à la Superglue° sur lame de verre.
Il s'est pour cela inspiré d'un publication récente d'humaine, où le diagnostic de démodécie a été proposé après le retrait des couches superficielles de l'épiderme par le contact avec une surface enduite de colle au cyanocrylate. Comme d'autres auteurs ont montré que le fait de pincer la peau avant de réaliser le prélèvement améliore la sensibilité du prélèvement, il a conservé cette étape (initiale) dans la technique proposée. Les étapes illustrées dans la publication sont :
Les chiens 97 qui ont été inclus dans l'étude de validation de la technique avaient été présentés au département clinique de la faculté vétérinaire et trouvés suspects de démodécie :
Ils ont fait l'objet d'un grattage cutané profond sur la même lésion que celle prélevée par l'autre technique, « juste à côté ». Le produit du grattage était placé dans un tube à essai de verre contenant une solution d'hydroxyde de potassium (KOH à 10 %), chauffé pendant quelques minutes (dissolution des résidus de kératine) puis centrifugé pour observation du culot en microscopie optique (x 10). Par la technique “de la superglue°”, les auteurs ont détecté 90 chiens démodéciques ; par le grattage, ils en ont détecté 86. Il n'y avait pas de différence significative entre ces deux proportions (92,8 et 88,7 %), validant ainsi la technique proposée. Aucun des chiens trouvés négatif avec la première technique n'a été trouvé positif par celle de référence. Inversement, tous les chiens positifs avec la technique de référence ont bien été détectés comme tels par la technique “de la superglue°”. « Tous les prélèvements positifs présentaient de grandes quantités de Demodex ». Et quatre chiens n'ont pu être prélevés par la technique de référence (un trop agressif et trois avec des lésion « d'accès délicat »), mais ont pu être prélevés par la technique alternative.
L'auteur signale deux précautions : « en présence de coton hydrophile, la colle au cyanocrylate produit une réaction exothermique qui peut produire une brûlure » pour qui tiendrait le coton… Et même si la colle une fois durcie est considérée comme inerte, une contention efficace des chiens doit être réalisée « pour éviter tout contact avec les yeux ou les muqueuses » au moment de la réalisation de l'empreinte.
L'auteur propose d'utiliser cette nouvelle technique (mais sans présenter de résultats sur ce point) pour évaluer l'évolution de la guérison des chiens sous traitement. Il suggère de tracer au feutre un carré d'un centimètre de côté sur une face de la lame et de déposer la Superglue° dans ce carré sur l'autre côté de la lame, puis de réaliser l'empreinte. Le comptage des parasites sur la totalité du carré, à intervalles de prélèvement réguliers, devrait renseigner sur l'évolution de l'affection. Il précise enfin que les propriétés de la Superglue° font que (inerte une fois polymérisée), lorsque la lame est “décollée” de la peau du chien, « les parasites viennent avec les follicules pileux et restent vivants au-dessus du prélèvement ». Ils peuvent donc être récoltés vivants, « pour les personnes envisageant de réaliser des essais sur de tels » parasites.
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