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8 octobre 2019

La césarienne n'affecte pas la fertilité future de la chienne

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

Les auteurs de cette étude observent une augmentation du nombre de césariennes programmées chez la chienne (cliché Pixabay).
Les auteurs de cette étude observent une augmentation du nombre de césariennes programmées chez la chienne (cliché Pixabay).
 

Observant une demande croissante pour des naissances programmées chez la chienne gestante, laquelle augmente ainsi la fréquence des césariennes, une équipe de cliniciens allemands et polonais s'est posé la question du risque de mortalité associé à cette chirurgie. Ainsi que de son impact éventuel sur la fertilité de l'animal opéré.

Près de 500 cas ont ainsi été étudiés rétrospectivement, sur une période de 12 ans (1997-2009). Et les résultats (publiés dans le Veterinary Record) montrent que si le taux de mortalité n'est pas anodin, la fertilité future des chiennes, en revanche, n'est pas affectée.

47 % de stérilisation « de convenance »

Les cas – de césarienne indifféremment programmée ou effectuée en urgence – ont été recrutés dans les cliniques universitaires des écoles vétérinaires de Giessen en Allemagne et d'Olsztyn en Pologne : 482 cas précisément.

La mortalité per- ou post-opératoire globale dépasse 3 % (15/482). Elle est plus élevée, atteignant 4,5 %, lorsque la césarienne est suivie d'une ovario-hystérectomie (6/134 cas) ; plus faible sinon (2,6 % : 9/348).

La stérilisation par ovario-hystérectomie était un peu plus souvent réalisée pour raison médicale, comme une perforation, une rupture ou une torsion de l'utérus, (71 cas soit 53 %) que par choix du propriétaire (63 cas soit 47 %), profitant ainsi de l'intervention pour faire stériliser son animal.

Les modifications physiologiques de la gestation majorent le risque

Selon les auteurs, ce taux de mortalité globale est élevé. Mais il est en lien, entre autres, avec les modifications physiologiques de la gestation (cardio-vasculaires en particulier), qui majorent le risque anesthésique ainsi que celui de saignements et de trombo-embolie durant la chirurgie. Un taux de 3 % est ainsi « comparable à celui des chiens de score ASA 3 » (selon le classement de l'American Society of Anesthesiologists ; le score 3 correspond à des animaux atteints d'une maladie systémique provoquant des symptômes cliniques mais sans engager le pronostic vital).

Et la plus grande mortalité chez les chiennes pour qui une ovario-hystérectomie est effectuée en plus, pourrait s'expliquer par la gravité de la dystocie amenant à cette décision, et ses effets pathologiques sur l'utérus, ainsi que par l'allongement de la durée de la chirurgie. « En raison de cette plus grande mortalité », une stérilisation "de convenance" (demandée par le propriétaire) à l'occasion de la césarienne est sans doute aussi une option « à reconsidérer ».

Une nouvelle portée dans les 2 ans

Exclusion faite évidemment des chiennes stérilisées, la fertilité observée après la césarienne pour les gestations suivantes est excellente : 100 % ici ! Elle était évaluée sur le suivi de 144 chiennes, dont 55 remises à la reproduction. Et toutes ces dernières ont eu une portée dans les 2 ans suivant la césarienne.

Les auteurs proposent toutefois d'étudier à présent la taille des portées futures, probablement réduite, ainsi que la pertinence à proposer à nouveau des césariennes pour les mises-bas ultérieures.