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10 septembre 2019
Un aliment de qualité non maîtrisée donné au chaton augmente le risque de troubles digestifs chroniques chez l'adulte.
Partant de l'hypothèse que certains événements du tout début de la vie peuvent augmenter le risque de maladies chroniques à un âge plus avancé, une étude prospective l'a exploré chez le chat en ciblant les troubles digestifs. Menée par des cliniciens universitaires britanniques (Royal Veterinary College de Londres, école vétérinaire de Bristol), avec le soutien de l'association caritative DogTrust et un financement de Waltham Pet Nutrition (centre de recherche de Mars Petcare), elle a porté sur plus de 1200 chats, recrutés avant d'atteindre l'âge de 4 mois.
Ses résultats sont publiés en libre accès dans le Veterinary Record (numéro du 3 août).
L'objectif de l'étude était de déterminer l'éventuelle influence d'événements relatifs à la santé et à la nutrition du jeune chaton chez des chats présentant ultérieurement des troubles digestifs répétés. En pratique, elle a comparé la prévalence de ces événements chez des individus amenés en consultation vétérinaire pour des troubles digestifs au moins deux fois entre 6 et 30 mois, et chez ceux n'en ayant pas présenté.
Les chatons étaient inclus dès l'âge de 8 à 16 semaines. Leur propriétaire complétait alors un premier questionnaire. Ils en complétaient d'autres lorsque leur animal avait atteint l'âge de 6 mois, puis 12 mois, 18 mois et 30 mois (puis à 48 mois et enfin chaque année, mais ces questionnaires plus tardifs n'étaient pas pris en compte dans la présente étude).
Parmi les 1212 chats de la cohorte, 30 ont consulté un vétérinaire pour troubles digestifs (vomissements et/ou diarrhée) à au moins deux reprises sur la période : 26 deux fois et 4 trois fois. Les réponses de leur propriétaire au premier questionnaire ont été comparées à celles des 1014 chats n'ayant jamais été amenés pour ce motif. 168 chatons ont en effet présenté des troubles justifiant une visite vétérinaire, mais sans récidive.
L'analyse a porté sur 4 items :
Et les résultats de l'analyse univariée montrent que deux d'entre eux sont très significativement associés à la fréquence des visites vétérinaires : le premier et le troisième.
Dans l'analyse multivariée (qui a écarté la distribution de produits laitiers et l'infestation parasitaire car trop peu significativement liés : p>0,2), ces deux items restent très significativement associés à l'apparition de troubles digestifs répétés (p<0,05).
Les auteurs de l'étude précisent qu'il a été démontré chez l'Homme et chez le chien que certaines infections gastro-intestinales, comme la parvovirose canine, augmentent le risque d'installation de troubles digestifs chroniques. Ils regrettent donc que l'origine des vomissements et des diarrhées observés ici chez les tout jeunes chatons soit indéterminée. Il est aussi possible que l'inflammation causant ces signes « puisse déclencher une réponse surcompensatoire pouvant ensuite conduire à une activation excessive du système immunitaire intestinal entraînant une inflammation chronique ». Des modifications du microbiote local ou une altération de la barrière épithéliale intestinale résultant de cette inflammation pourraient aussi expliquer une plus forte sensibilité ultérieure de l'organe.
Concernant les aliments industriels, ceux qui ne respectent pas toutes les recommandations internationales sont potentiellement susceptibles présenter un défaut de qualité quant à leurs ingrédients, leur apports nutritionnels ou la maîtrise de leur procédé de fabrication, « qui pourrait avoir un impact sur le système immunitaire, le microbiote ou la perméabilité intestinale ».
Les données de l'étude n'ont pas permis de déterminer la nature des affections digestives présentés par les chats adultes. L'analyse des réponses des questionnaires suivants le permettra peut-être à l'avenir. D'autres événements du début de vie pourraient aussi être envisagés comme facteurs de risque de maladies digestives chroniques ; en médecine humaine, une naissance par césarienne, un sevrage précoce ou l'administration d'antibiotiques ont été identifiés comme tels, signalent les auteurs.
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