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23 novembre 2021

Les blessures d'agility sont fréquentes et touchent surtout l'épaule des chiens

par Agnès Faessel

Temps de lecture  3 min

Selon cette étude, les blessures de l'articulation de l'épaule sont les plus fréquentes chez les chiens pratiquant l'agility, vraisemblablement en lien avec les obstacles de saut qui la sollicitent particulièrement (cliché Pixabay).
Selon cette étude, les blessures de l'articulation de l'épaule sont les plus fréquentes chez les chiens pratiquant l'agility, vraisemblablement en lien avec les obstacles de saut qui la sollicitent particulièrement (cliché Pixabay).
 

Sport en vogue, l'agility n'est pas sans risque de blessures. La fréquence et le type de ces blessures ont été évalués au travers d'une enquête en ligne, auprès de propriétaires de chiens pratiquant cette activité. En compétition ou en loisir.

Un sport plus populaire mais plus sécurisé

Les auteurs, de l'école vétérinaire de l'Ohio (Colombus, USA), constatent en effet que l'agility étant devenu plus populaire ces 10 dernières années, le niveau des épreuves a augmenté. Toutefois, la sécurité a également progressé, en évitant les obstacles trop à risque (les toboggans en particulier). Ils ont ainsi cherché à évaluer les dangers actuels liés à ce sport, et les éventuelles différences entre régions (les parcours et les obstacles étant très variables selon les organisateurs et les lieux).

Ils ont aussi recherché les éventuels risques spécifiques liés à la race, certains chiens étant en effet mieux adaptés à cette activité (par leur rapidité de déplacement, leur capacité d'apprentissage, leur tempérament), donc y participant plus souvent. Mais leur morphologie pourrait favoriser certains types de blessures.

4701 chiens au total

L'enquête, exclusivement en anglais, a été proposée en ligne, donc ouverte à tous les pays, pendant 6 semaines. Les répondants devaient posséder (ou avoir possédé dans les 3 ans écoulés) au moins un chien pratiquant l'agility régulièrement. Les propriétaires de 4 701 chiens ont ainsi rendu des réponses exploitables (certaines personnes pouvaient répondre pour plusieurs chiens). Ils sont essentiellement américains (62,2 %), britanniques ou irlandais (10,7 %), canadiens (9,3 %) ou européens (7,9 %).

L'âge moyen des chiens est de 6,3 ans. Il s'agit le plus souvent d'individus stérilisés (mâle pour 32,5 %, femelle pour 39,4 %), les autres étant entiers (mâles pour 16,3 % et femelles pour 11,7 %).

Seulement les blessures importantes

Les propriétaires étaient interrogés sur les blessures rencontrées – leur type et leur localisation anatomique – mais seulement celles suffisamment graves pour avoir nécessité une mise au repos d'au moins une semaine.

Près de 42 % de blessés, souvent plusieurs fois

Les résultats montrent que 41,7 % des chiens ont présenté au moins une fois une blessure (1958/4701) : une seule fois pour la moitié, mais deux fois chez environ 30 %, trois fois pour 12 %. 3,4 % des chiens ont été blessés à 6 reprises ou davantage.

La fréquence des blessures est plus élevée en Australie (53,4 %), pays où la distance entre les obstacles est généralement plus courte et certains obstacles (difficiles) obligatoires, et moindre aux États-Unis (39,8 %) ; en Europe, elle est de 46 %.

L'épaule, première touchée

La zone la plus souvent concernée est l'articulation de l'épaule (plus de 30 % des cas, avec des lésions tendineuses ou une instabilité), vraisemblablement en lien avec les sauts, suivie des muscles iléo-psoas (près de 20 %), des doigts (18 %) et de la région lombaire et lombosacrée (17 %).

Des variations entre pays sont encore observées, potentiellement en lien avec le type et la difficulté des parcours proposés.

Sur-risque chez le border collie

En termes de races, le border collie est largement le plus représenté dans l'enquête (22,5 % de l'effectif). Les deux autres races dépassant 5 % sont le shetland (6,8 %) et le berger australien (6,7 %).

Et les border collie sont également les plus souvent blessés, à près de 52 % ici, suivis par les corgis (49) %, les bergers allemands (42 %), les shetlands (39,6 %), les bergers australiens (38,8 %).

Les border collies présentent significativement plus souvent des atteintes au niveau des muscles iléo-psoas (fatigue musculaire), de même que les shetlands et les bergers australiens. Plusieurs autres variations significatives selon la race sont notées, comme des atteintes du cou plus fréquentes chez le shetland et moins chez le border collie. Des variations dans la localisation des blessures s'observent aussi selon les régions géographiques, l'atteinte des iléo-psoas ou des hanches étant moins fréquente en Europe, par exemple.