18 avril 2024
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La leishmaniose est protéiforme dans son expression clinique, ce n'est pas nouveau. Des universitaires espagnols (faculté vétérinaire de l'université autonome de Barcelone) ont toutefois caractérisé les liens entre les anomalies observées et les paramètres démographiques de l'animal. Et seul l'âge du chien, ou quasiment, est effectivement associé à des différences significatives.
L'étude, rétrospective, a porté sur 123 cas, diagnostiqués dans plusieurs cliniques vétérinaires de Catalogne (par sérologie, PCR ou observation directe des parasites). Les dossiers médicaux comportaient les caractéristiques démographiques du chien (race, âge, sexe, poids), les signes cliniques présentés et les anomalies relevées aux examens urinaires et sanguins pratiqués (hématologie, biochimie, électrophorèse des protéines sériques). Le stade clinique de la maladie était également déterminé (I à IV par gravité croissante).
Sur l'ensemble de la cohorte, les signes dermatologiques sont les plus fréquents (68 %), suivis par les signes généraux (60 %), une adénomégalie le plus souvent (44 %). Les autres principaux signes classés comme généraux sont un amaigrissement, une apathie, une anorexie, une hyperthermie, une faiblesse, une hépatomégalie, une splénomégalie, une épistaxis. Les autres types de signes cliniques (locomoteurs, ophtalmologiques, digestifs, neurologiques) sont plus rarement rapportés ici.
Les animaux étaient classés selon 3 catégories d'âge :
En effet, la maladie clinique apparaît généralement autour de l'âge de 3 ans, chez des individus probablement naturellement sensibles, puis après 8 ans, chez des sujets sans doute initialement résistants mais dont le système immunitaire décline ou affectés par une maladie concomitante.
Et les résultats de l'étude montrent des différences significatives dans l'expression de la maladie selon ces catégories d'âge (voir figure en illustration principale).
Pour les signes cliniques :
Pour les examens de laboratoires :
Pour le stade clinique, enfin :
Mais globalement les stades I et II sont les plus représentés, regroupant 81 % de la totalité des cas ici.
Ces observations montrent ainsi que l'atteinte clinique des chiens de moins de 3 ans est finalement moins marquée et moins grave que celle des chiens plus âgés. La plus forte proportion de signes dermatologiques dans cette catégorie d'âge est intéressante à double titre : ils sont associés à un meilleur pronostic et ils sont souvent détectés plus précocement par le propriétaire car visibles.
L'existence de prédispositions à la leishmaniose liées à la race ou au sexe des chiens est équivoque, les conclusions de diverses études antérieures n'étant pas concordantes. Mais l'objectif poursuivi ici est plutôt d'identifier d'éventuelles différences entre le type de troubles présentés et ces paramètres, ce qui n'avait pas encore été étudié selon les auteurs, mais serait utile pour orienter le vétérinaire dans le diagnostic différentiel, afin de hiérarchiser les différentes hypothèses possibles.
Les résultats observés ne sont malheureusement pas très fructueux, et d'intérêt clinique limité. En effet, une seule différence significative est mesurée entre les chiens de race pure (65 % de l'effectif ici) et les croisés (35 %) : les dermatoses ulcératives sont plus fréquentes chez les premiers. Toutefois, le labrador, le boxer et le berger allemand font partie des principales races représentées ici, conformément à d'autres études. Et ce sont des races de grandes tailles, prédisposées aux dermatoses ulcératives au niveau des proéminences osseuses.
Les autres différences relevées sont :
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