24 avril 2024
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Le test de la « planche à trous » (holeboard task) est une méthode expérimentale utilisée parfois en recherche pour évaluer les capacités de mémorisation et de repérage dans l'espace des animaux (ou leur comportement exploratoire et leurs émotions). Des universitaires britanniques (école vétérinaire de Bristol) l'ont adapté dans le but d'évaluer la mémoire spatiale des chiens de compagnie, et le déclin cognitif lié à l'âge. Ils ont également testé, avec succès, un exercice plus simple à mettre en œuvre, y compris par le propriétaire, qui consiste à retrouver la place d'un objet d'abord montré à l'animal puis dissimulé.
La version adaptée du premier exercice consiste à disposer dans un petit espace (15 m2 environ) des récipients (seaux lestés de gravier) en formant un quadrillage : 4 lignes de 4. Un seul seau par ligne contient de la nourriture accessible (dans les autres, elle est présente mais inaccessible). Évoluant à plusieurs reprises dans le périmètre (3 minutes au maximum, ou jusqu'à avoir découvert les 4 seaux garnis), le chien apprend où se situent ces 4 seaux, et se dirige vers eux en premier les fois suivantes. Des scores de mémoire sont alors calculés selon cette capacité à choisir ces seaux de préférence. Le test dure trois jours, à raison de 2 séances quotidiennes (de 10 répétitions chacune). Le troisième jour, les seaux garnis sont disposés différemment.
10 chiens de propriétaires (appartenant au personnel de l'université) ont contribué à l'étude. Et les résultats montrent une augmentation des performances à mesure de la répétition de l'exercice. Une baisse du score est observée, comme attendu, le 3e jour (lorsque la disposition sur le quadrillage est modifié), mais il remonte plus rapidement dans la journée, ce qui confirme les bonnes capacités cognitives des individus évalués ici.
Les chiens étaient répartis par groupes d'âge (1-5 ans, 6-10 ans et 11-15 ans), mais aucune différence significative n'est notée entre eux. Aucun autre paramètre influençant les résultats n'est identifié.
La mise en œuvre de ce test hors structure de recherches, en clinique vétérinaire par exemple, reste peu pratique, et nécessite de mobiliser l'animal plusieurs jours. Un second exercice – de l'objet qui disparaît – a alors été testé dans le même objectif (évaluer la mémoire et les capacités cognitives des chiens). Dans une version déjà utilisée chez le chien de compagnie, il s'organise sur 2 jours. Ici, le déroulement a été concentré afin d'être effectué sur une seule journée.
L'exercice comprend trois étapes : le chien est d'abord habitué à reconnaître un objet, une balle de tennis par exemple, pour lequel il est récompensé lorsqu'il le touche (avec une friandise). Il est ensuite entraîné à mémoriser la place de cet objet, caché devant lui derrière une boîte parmi 4, identiques, disposées en arc-de-cercle, et à se diriger ensuite spontanément vers celle qui cache l'objet (voir schéma en illustration principale). Enfin, le chien visualise toujours derrière quelle boîte l'objet est placé, mais il ne revient dans la pièce qu'ultérieurement (après un délai progressivement allongé : 30 secondes, 60, 120 puis 240 soit 4 minutes) et ses capacités à choisir la bonne boîte sont évaluées.
Trois séries de 20 tests ont été successivement menées, avec les 10 mêmes chiens que pour l'exercice précédent (planche à trous).
Les résultats obtenus identifient plusieurs paramètres affectant les performances des chiens, à commencer par le délai avant d'accéder au périmètre, ce qui confirme que la mémorisation n'est pas durable dans l'espèce canine.
Les performances diminuent également au sein d'une même série de tests, potentiellement du fait d'une perte d'attention et d'intérêt pour l'exercice. L'ensemble dure en effet 5 à 6 heures. L'absence de différence entre les résultats des trois séries laisse penser qu'il serait possible de se limiter à une seule, réduisant ainsi la durée de l'évaluation et augmentant sa facilité de mise en œuvre, y compris par le propriétaire du chien chez lui. Il serait possible aussi de supprimer l'attente de 4 minutes, les capacités du chien après ce délai étant très fortement affectées.
La boîte, enfin, est un autre facteur de variation, la numéro 2 (voir schéma), et dans une moindre mesure la n°3, sont effectivement associées à de moins bons scores que la 1. Les différences sont toutefois inconstantes dans les séries de tests. La proximité des murs pour les boîtes 1 et 4 pourrait favoriser la mémorisation en constituant une référence spaciale supplémentaire qui aiderait le chien à s'orienter plus efficacement.
À nouveau dans ce second exercice, les résultats sont indépendants de l'âge des chiens. D'autres travaux sur la mémorisation montraient une diminution des capacités avec l'âge, qui ne sont pas retrouvées ici. Toutefois, dans cette étude, le petit nombre de chiens dans chaque groupe d'âge permet difficilement d'évaluer avec fiabilité l'impact du vieillissement sur les performances. L'impact éventuel du sexe ne peut pas non plus être évalué. La faisabilité des exercices étant toutefois établie, d'autres travaux sur de plus grands effectifs et une plus grande diversité de races pourrait être menés.
Par ailleurs, les scores obtenus pour les deux exercices ont été comparés. Et les résultats montrent une absence de corrélation, ce qui suggère qu'ils ne mobilisent pas les mêmes systèmes de mémorisation des chiens. L'intervention d'un opérateur, dans le second exercice, pour cacher l'objet pourrait aussi distraire l'attention du chien ou, au contraire, la focaliser davantage selon les individus.
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