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10 décembre 2019
L'examen clinique manque de fiabilité : l'IRM est préférable en seconde intention pour confirmer un syndrome vestibulaire d'origine périphérique
Un examen clinique neurologique est-il suffisant pour établir de manière fiable l'étiologie centrale ou périphérique d'un syndrome vestibulaire chez le chien ? Il semble que oui, s'agissant des cas d'origine centrale, mais sensiblement moins si les signes orientent vers une origine périphérique.
Dans une étude rétrospective sur près de 100 cas, les conclusions de l'examen clinique ont été confrontés à ceux de l'imagerie médicale. L'IRM, pratiquée ici pour tous les chiens, est en effet très sensible et spécifique dans la détection des lésions cérébrales ou de l'oreille interne.
Pour leur étude, ces universitaires et cliniciens allemands ont donc recrutés 93 cas de chiens présentant un syndrome vestibulaire et ayant subi un examen IRM. Ils publient leurs observations dans un article (en libre accès) du JSAP.
D'autres examens à visée diagnostique pouvaient avoir été réalisés : otoscopie, analyse du liquide céphalo-rachidien, autopsie le cas échéant… L'atteinte pouvait être suraiguë (apparition des symptômes depuis moins de 2 jours), aiguë (2 semaines) ou chronique (plusieurs semaines).
Dans le cadre de l'étude, l'examen neurologique avait été mené par un spécialiste (ou futur spécialiste) européen en neurologie vétérinaire. Mais il ne nécessite pas d'équipement particulier, et est ainsi à la portée de tout praticien. Les signes les plus fréquents, outre un port de tête penchée (quasi systématique), sont une ataxie et un strabisme (voir le tableau en illustration principale).
Parmi les 93 chiens de l'étude, une majorité – 62 soit les deux tiers – présentaient ainsi un syndrome diagnostiqué cliniquement comme d'origine centrale, et le tiers restant – 31 cas – d'origine périphérique.
L'IRM pratiquée (en seconde intention) permettait ensuite de distinguer plus spécifiquement les atteintes centrales (caractérisées par des lésions du tronc cérébral ou du cervelet) des atteintes périphériques (lésions au niveau de l'oreille interne, et moyenne éventuellement, ou absence de lésion visible).
Et ses résultats distinguent cette fois 68 cas d'atteinte centrale et 25 d'atteinte périphérique.
L'IRM valide ainsi 61 des 62 cas cliniquement diagnostiqués comme étant d'origine centrale, ce qui montre une bonne fiabilité de l'examen neurologique dans ce contexte, confirmé à plus de 98 %.
Elle confirme en revanche « seulement » 24 cas parmi les 31 initialement présumés d'origine périphérique. L'examen neurologique apparait alors fiable à 77 %.
Toute origine confondue, les conclusions de l'examen neurologique se révèlent exactes dans 85 des 93 cas, soit à 91 %.
L'étiologie centrale ou périphérique du syndrome est importante à définir, afin de proposer un traitement approprié, et d'informer le propriétaire sur le pronostic. Les auteurs recommandent donc de recourir à un examen d'imagerie médicale (IRM) pour des chiens qui présentent des signes de syndrome vestibulaire périphérique, progressifs ou ne répondant pas au traitement mis en place.
Car ici, 7 chiens atteints de syndrome d'origine centrale (selon l'examen IRM) présentaient un tableau clinique compatible avec une atteinte périphérique. Et la lésion était le plus souvent de type inflammatoire chez ces chiens, ou traumatique.
Au plan démographique, après les chiens de races croisées (15 % de l'effectif), le bouledogue français est ici la race canine la plus représentée (7 cas, soit 7,5 %). Cela en fait une race prédisposée au regard de sa proportion (inférieure) parmi la population de chiens globalement reçus en consultation (dans les centres d'étude impliqués ici).
Le Jack Russel terrier, le berger allemand, le boxer, le labrador, le golden retriever et le border collie sont également « souvent touchés ».
L'âge médian des chiens est de 7 ans ; mais de 10 ans pour les seules atteintes périphériques, ce qui conforte ce syndrome comme « gériatrique ».
Une proportion assez voisine d'individus montre une atteinte suraiguë (32 %), aiguë (30 %) ou chronique (38 %), sans différence significative entre les étiologies centrale et périphérique.
Plusieurs types de nystagmus sont observés. Globalement, ce trouble est plus fréquent dans les cas de syndrome d'origine périphérique. Mais un nystagmus vertical est observé « 5 fois plus souvent » dans les cas d'atteinte centrale.
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