titre_lefil
logo_elanco

4 décembre 2019

Le Dog Aging Project veut suivre 10 000 chiens à travers les USA pour améliorer la connaissance du vieillissement et de l'espérance de vie en bonne santé

par Vincent Dedet

Temps de lecture  3 min

Lancé discrètement au printemps et officellement mi-novembre, le Dog Aging Project veut rassembler 10 000 chiens des USA pour explorer les liens entre environnement domestique, génétique, santé et longévité chez les chiens (cliché : page d'accueil du site internet du DAP).
Lancé discrètement au printemps et officellement mi-novembre, le Dog Aging Project veut rassembler 10 000 chiens des USA pour explorer les liens entre environnement domestique, génétique, santé et longévité chez les chiens (cliché : page d'accueil du site internet du DAP).
 

« Historique » annonce emphatiquement le communiqué du collège vétérinaire de l'université A&M du Texas (USA) pour lancer sa participation au Dog Aging Project. A la mi-novembre, cette faculté vétérinaire s'est alliée à la faculté de médecine de l'université de Washington dans ce projet qui vise à accueillir les données de santé et de vie de 10 000 chiens à travers tous les USA.

Rejoins la meute

Il s'agit d'un projet de sciences participatives, au sens où ce sont les propriétaires qui inscrivent leur animal – vétérinaires inclus. Le propriétaire doit créer un espace dédié à son chien et y partager « des informations complètes sur la santé et le mode de vie de leur animal, en répondant à des questionnaires [200 questions annoncées, tout de même] et en incluant son dossier médical ». Ce n'est qu'une fois les données saisies que le maître devient « un citoyen scientifique » et que leur chien rejoint « la meute du Dog Aging Project ». Tous les types de chiens (race, sexe, âge…) sont bienvenus, indique le projet. Ce faisant, le propriétaire s'engage à effectuer la visite médicale annuelle de son chien chez son vétérinaire traitant (et à n'inscrire qu'un chien par foyer). Dans un communiqué du 26 novembre, le projet précise que la « réponse du public a été tellement enthousiasmante que nous devons inviter [les propositions] par groupes, pour préserver nos serveurs » informatiques.

10 000 chiens séquencés

Ses quatre objectifs prioritaires sont :

  • d'établir de nouveaux jalons pour le vieillissement canin, avec « le développement de tests de mesure du changement des fonctions physiques avec l'âge », à l'image des tests existants pour les humains, d'activité motrice ou de paramètres sanguins (« intervalles de référence spécifiques de l'âge pour les valeurs de biochimie sanguine ») ;
  • d'explorer la composante génétique du vieillissement : « les données du séquençage des 10 000 chiens seront intégrées aux mesures de santé et aux caractères comportementaux dans des études d'associations pangénomiques ». A cette fin, un kit de prélèvement de la salive du chien est envoyé au maître pendant la phase de renseignement des données de son animal ;
  • d'explorer la biologie du vieillissement « à la recherche de marqueurs moléculaires de maladies, de déclin ou de longévité » ;
  • et des études d'intervention médicale, en incluant « environ 500 chiens d'âge moyen dans un essai pour évaluer les effets de la rapamycine sur la cognition, la fonction cardiaque, l'espérance de vie en bonne santé et la durée de vie ». Ainsi « il sera demandé aux propriétaires de certains chiens de visiter un vétérinaire spécialiste à proximité de leur résidence pour certains tests ».

Triumvirat

Le Dog Aging project était « à un stade préliminaire » depuis quelques temps, mais c'est à l'occasion du « congrès annuel de la société américaine de gérontologie qu'il a été officiellement lancé », le 14 novembre. Il est annoncé comme s'étendant sur 10 ans et étant financé à hauteur de 23 millions de dollars (20,8 M€), issus du financement public de la recherche (NIH) mais aussi de fonds privés. Il est piloté par un triumvirat : deux professeurs d'anatomopathologie à la faculté de médecine de l'université de Washington, Daniel Promislow (« expert en biologie du vieillissement ») et Matt Kaeberlein (« chercheur sur la longévité et l'espérance de vie ») et la Dre Kate Creevy, professeure associée en médecine interne à la faculté vétérinaire de l'université Texas A&M. Le projet rassemble une quarantaine de chercheurs, et vise à « contribuer à l'acquisition de connaissances sur le vieillissement du chien et de l'Homme » puisqu'ils partagent le même environnement, et en particulier sur « l'espérance de vie en bonne santé ».

La plateforme prévoit aussi de placer en libre accès (mais sous forme anonymisée) les données collectées, « de façon à ce qu'elles puissent être analysées par des chercheurs du monde entier ».