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14 novembre 2019
Hématocrite et phosphatémie : critères pronostiques du diabète sucré canin à l'heure du diagnostic
Le principal intérêt de cette étude est qu'elle s'intéresse au pronostic du diabète sucré chez le chien dès l'établissement du diagnostic, c'est-à-dire avant tout traitement, et sur une série de cas pris en charge dans la même structure (un CHUV), donc pour lesquels les analyses sanguines et urinaires ont été réalisées par le même laboratoire, et la prise en charge standardisée (traitement et suivi).
« Souvent, constatent en effet les auteurs de l'étude – des cliniciens de l'école vétérinaire de Bologne en Italie –, les cas de diabète sont diagnostiqués dans des cliniques vétérinaires généralistes, tandis que les centres de référés les reçoivent une fois l'insulinothérapie déjà débutée ; il est donc complexe pour un tel centre de disposer pour un grand nombre de chiens des données des analyses initiales réalisées pour le diagnostic avant traitement dans son propre laboratoire ». Eux ont pu rassembler 68 cas, et en mener une étude rétrospective. Ils publient leurs résultats dans le Veterinary Record.
Ces 68 cas ont été recrutés sur une période de 13 ans (2005-2017). Il s'agit exclusivement de chiens pour lesquels le diagnostic de diabète sucré a été établi par l'hôpital universitaire, avant tout traitement, puis le suivi réalisé dans cette même structure. Le dossier médical devait évidemment comprendre les résultats d'un bilan sanguin et urinaire complet effectué pour le diagnostic.
Les animaux étaient placés sous insulinothérapie, associée à des mesures diététiques. Une fois les doses ajustées, le chien était revu en consultation de suivi autant que nécessaire (habituellement tous les 4 mois).
L'âge médian au moment du diagnostic était de 10 ans. Et le poids médian de 11,5 kg. Sans surprise, les femelles étaient plus nombreuses que les mâles : 42 chiennes (stérilisées à 50-50) vs 26 chiens (dont 11 castrés).
10 % des animaux (7 cas) avaient été traités avec des corticoïdes ou des progestagènes dans les 6 mois précédant le diagnostic de diabète.
À la clôture de l'étude (décembre 2017), 39 chiens sur les 68 (57 %) étaient décédés (15 par euthanasie). Ils ont permis d'établir la durée de survie moyenne à partir du diagnostic du diabète. Celle-ci est de 2,6 ans (964 jours soit 32 mois) en médiane, avec un intervalle s'étalant de 22 jours à 3140 jours (8,6 ans).
Cette longévité est supérieure aux observations issues d'autres études antérieures : un « bon pronostic » pour ces chiens nouvellement diagnostiqués comme étant diabétiques, concluent ainsi les auteurs de celle-ci. Mais, selon eux, la prise en charge des chiens amenés d'emblée dans une structure spécialisée (comme la leur) « implique une gestion optimale des cas et, possiblement, des propriétaires plus motivés ».
Considérant l'ensemble des 68 cas, près de 8 sur 10 ont vécu plus de 6 mois, 63 % plus d'un an, 38 % plus de 2 ans et 22 % plus de 3 ans.
Les causes de la mort, lorsque renseignées (pour 31 chiens), étaient diverses, mais liées au diabète le plus fréquemment (10 cas soit 32 %) : aggravation de la maladie (7 cas) ou crise d'hypoglycémie (3 cas). Dans 4 cas, il s'agissait d'une néoplasie, dans 4 autres d'une détérioration de l'état général liée à l'âge…
L'âge et la race (mais pas le sexe) sont initialement identifiés comme des paramètres potentiellement associés au pronostic (durée de survie). Mais ils ne sont pas retrouvés significatifs dans l'analyse multivariée.
La moitié des chiens (n=34) présentait une ou plusieurs autres maladies concomitantes au diabète, lors de son diagnostic : pancréatite (13 cas), cardiopathie valvulaire (8 cas), syndrome de Cushing (7 cas), tumeur mammaire (4 cas), atteinte hépatique (3 cas), pour les plus fréquentes.
Bien que fréquente, la pancréatite apparaît sans influence significative sur la longévité. Des travaux antérieurs l'avaient trouvée associée à un plus grand risque de décès chez le chien diabétique.
Seul le syndrome de Cushing semble ici potentiellement assombrir le pronostic, mais lui non plus n'est pas confirmé comme un facteur représentatif dans l'analyse multivariée.
De nombreux paramètres mesurés par les analyses sanguines et urinaires à la première consultation présentaient des anomalies (outre ceux confirmant le diagnostic de diabète : hyperglycémie, glycosurie). Et parmi les 8 identifiés comme pouvant être prédictif du pronostic, seuls 2 sont finalement retenus comme représentatifs suite à l'analyse multivariée.
Selon les auteurs, la hausse de l'hématocrite pourrait s'expliquer par la déshydratation résultant d'une diurèse osmotique, elle-même en lien avec la glycosurie. Déshydratation et érythrocytose au moment du diagnostic pourraient ainsi s'observer lors de diabète grave et déjà anciennement installé (ou en cas d'affection favorisant la déshydratation ou la polyurie).
De son côté, l'hyperphosphatémie pourrait avoir comme origine une néphropathie d'origine diabétique (une possible complication de la maladie).
Une acidocétose était également souvent mise-en-évidence dès le départ, présente chez 26 chiens (38 %), dont 11 ont vécu plus de 2 ans. Mais elle n'influence pas significativement le pronostic du diabète.
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