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14 octobre 2019

La nouvelle édition de l'atlas démographique de la profession dissèque les 18 548 vétérinaires inscrits à l'Ordre fin 2018

par Agnès Faessel

Temps de lecture  4 min

 

L'Atlas démographique 2019 de la profession vétérinaire est déjà sorti ! Habituellement plus tardive après la récolte des dernières données, cette nouvelle édition porte sur les chiffres arrêtés au 31 décembre 2018.

Comme la toute première édition en 2016 (sur les chiffres à fin 2015), mais pas les deux suivantes, celle-ci propose aussi un état des lieux de la situation au plan régional avec, région par région sur 20 pages chacune, les effectifs de vétérinaires inscrits au tableau de l'Ordre et leur répartition par âge et par sexe, selon leur mode d'exercice (libéral ou salarié), en fonction des espèces traités ou de l'école d'origine… mais aussi les chiffres et les évolutions concernant les entrants et les sortants… et également les statistiques relatives aux établissements et à leur déploiement par catégorie, aux formes juridiques d'exercice… Une véritable mine d'informations utile aux représentants de la profession comme aux praticiens pour, par exemple, débuter ou faire évoluer son activité.

Ce Fil présente très succinctement les principales observations relevées au plan national. Nous reviendrons plus en détails sur divers points dans une série d'autres Fils.

Vision globale en 4 minutes

L'Atlas est téléchargeable dans son intégralité à la rubrique ‘En savoir Plus' ou sur le site de l'Ordre des vétérinaires, qui annonce sa parution dans un communiqué le 9 octobre.

Une courte vidéo (moins de 4 minutes), très didactique, illustre en quelques graphiques les principales conclusions de l'analyse des dernières données démographiques de la profession, avec pour certaines leur évolution sur 4 ans. Ces constats sont résumés ci-dessous en 7 points.

  1. Progression régulière du nombre de vétérinaires inscrits à l'Ordre. Fin 2018, l'effectif national atteint 18 548, soit une croissance de +2,6 % depuis fin 2015 (+464 inscrits).
  2. Légère croissance du nombre d'établissements vétérinaires : 8053 fin 2018 contre 7821 fin 2015.
  3. Féminisation de la profession. La proportion de femmes passe de 49 % à 53 %. La parité avait été atteinte en février 2017 (voir LeFil du 12 avril 2019). Huit régions (contre 3 fin 2015) recensent plus de femmes vétérinaires que d'hommes. Seuls la Bourgogne-Franche-Comté, la Bretagne, les Hauts-de-France et les Pays-de-la-Loire comptent encore une majorité de praticiens masculins, mais une majorité parfois très courte (seulement 5 de plus en Pays de la Loire). Parmi les nouveaux inscrits (n=868), 73 % sont des femmes (635).
  4. Attrait pour le salariat. La répartition des praticiens entre libéraux et salariés reste stable (environ 2/3 – 1/3) sur 4 ans. Les femmes exercent toutefois comme salariées pour moitié d'entre elles. Et la relative stabilité du nombre de praticiens en exercice libéral est en lien, sur 2018, à l'augmentation du nombre de collaborateurs libéraux, qui progresse de près de 13 % en un an.
  5. Reconversion précoce. Près d'un tiers des vétérinaires sortants sont âgés de moins de 40 ans. Ce sont des femmes à 75 % (192/255). Sur 2015, le chiffre était comparable mais la proportion moindre (164/252 soit 65 %).
  6. Recul de l'activité rurale. La balance entre les entrants et les sortants est positive pour toutes les espèces traitées, à l'exception des animaux de rente pour lesquels les nouveaux inscrits (111) sont presque deux fois moins nombreux que les sortants (201, voir graphique ci-après). Sur l'ensemble de l'effectif, 70 % des praticiens sont d'activité animaux de compagnie, 20 % d'activité animaux de rente, 5 % d'activité équine (activité exclusive ou dominante).
  7. Forte croissance des diplômés d'Europe. Parmi les primo-inscrits, la proportion de vétérinaires diplômés de l'une des 4 écoles françaises chute de 60,4 à 52,5 % en 4 ans. Inversement, celle des confrères ayant suivi leur formation dans un autre établissement d'Europe progresse de 39,6 à 47,5 %. Outre la Belgique (Liège), l'Espagne et la Roumanie surtout forment de plus en plus de jeunes venant ou revenant exercer en France.

AC : animaux de compagnie. AR : animaux de rente. EQ : équins.

Source : Conseil national de l'Ordre des vétérinaires.

 

Un outil pour adapter les politiques publiques

L'Atlas est une réalisation du Conseil national de l'Ordre des vétérinaires, construit à partir des données transmises par les membres de l'Observatoire national démographique de la profession vétérinaire, qui sont, outre le conseil de l'Ordre, la caisse de retraite des vétérinaires (CARPV), la DGER (direction générale de l'enseignement et de la recherche), le conseil général de l'alimentation (CGAAER), la DGAL (corps des inspecteurs vétérinaires), la DGE (direction générale entreprise), le service de santé des armées et les écoles vétérinaires (ENVA, ENVT, Oniris).

Cette année, notre ministre Didier Guillaume y rappelle dans son éditorial que « le modèle sanitaire français requiert des vétérinaires, sentinelles et forces de frappe sur l'en­semble du territoire », et explique que « l'effritement du maillage vétéri­naire représente une menace mais également une opportunité pour pouvoir relever le défi qui est celui d'adapter une profession à l'évolution de la pratique et des demandes de la part des éleveurs, et des proprié­taires d'animaux de compagnie ». Il assure que « les données présentées […] contribueront à adapter les politiques publiques du ministère pour mobiliser et valoriser au mieux l'expertise vétérinaire ».

Dans la préface de l'Atlas, le président de l'Observatoire (et président du conseil de l'Ordre) Jacques Guérin annonce par ailleurs le déroulement en cours d'une étude prospective « relative aux besoins en diplômés vétérinaires pour couvrir la demande en France », dont les résultats sont « attendus avec intérêt »…