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3 octobre 2019
92 % des autodiagnostics du Dr Google seraient faux selon les professionnels de la santé… humaine
Une start-up lyonnaise — 360 medics —, spécialisée dans la connaissance médicale, a réalisé une enquête auprès de 303 professionnels de santé humaine — des médecins surtout, généralistes ou spécialistes — sur l'automédication et l'autodiagnostic de leurs patients avant même la consultation/ Sans parler de ceux qui vérifient après la consultation que leur médecin ne se trompe pas !
Dr Google est ainsi souvent interrogé par les patients qui arrivent en consultation avec déjà une idée du diagnostic et parfois du traitement. Le constat est sans doute le même en médecine vétérinaire.
Selon les résultats de l'enquête de 360 medics, plus de 80 % des soignants reçoivent souvent des patients qui avant même la consultation ont fait leur autodiagnostic.
Cela peut sans doute parfois agacer les « sachants » (les médecins) qui se trouvent un peu déposséder de leurs connaissances par des patients qui peuvent croire davantage à la véracité de leur recherche sur Google que dans les connaissances de leur praticien.
Car la médecine, humaine ou vétérinaire, est aujourd'hui une science basée sur la connaissance. Ce n'est plus vraiment un art, comme dans un passé pas si lointain, ni a fortiori une croyance. Seules les médecines douces ou l'homéopathie — qui manquent sans doute de preuves d'efficacité — semblent encore basées sur la croyance.
Question préalable : « tu y crois, toi, à l'homéopathie ? ». Avant tout débat, la réponse à cette question permet de séparer les médecins comme les vétérinaires en deux camps : ceux qui « y croient » et ceux qui « n'y croient pas ». L'homéopathie n'est pourtant pas une religion, mais une thérapeutique.
Idem du côté des patients vis-à-vis du Dr Google. Il y a ceux qui « croient » à son diagnostic et ceux qui « n'y croient pas ». Dr Google n'est pourtant pas le grand prêtre d'une secte avec quelques milliards d'adeptes qui lui posent chaque année 2000 milliards de questions par an — c'est Google qui le dit —. Cela fait au moins deux questions à Google par jour et par personne. C'est dire toute la confiance que nous accordons tous à ces recherches. Google n'est qu'un moyen d'accéder à des connaissances, qu'elles soient justes ou fausses, bien ou mal interprétés. Et même si Google n'est pas toujours fiable, force est de constater qu'il est devenu le premier réflexe à chaque question que l'on peut se poser au quotidien.
Selon cette enquête, les médecins, comme sans doute les vétérinaires, ne sont pas des « croyants » adeptes de la secte du Dr Google. Et, selon eux, leurs patients se trompent souvent en allant chercher un diagnostic sur le Web plutôt que dans leur salle de consultation.
Ainsi, ils ne sont que 8 % à estimer que l'autodiagnostic est souvent le bon. Alors que pour près d'un médecin sur deux (45 %), il n'est à l'inverse jamais ou rarement le bon.
Les résultats de cette enquête sont donc probablement biaisés. Pour un médecin, un « sachant », il est sans doute difficile d'admettre que la croyance envers le Dr Google pourrait s'avérer fréquemment juste — cela rendrait la consultation du médecin presque inutile ! Pourtant les connaissances présentes sur le Web sont parfois de bonne, voire de très bonne qualité. Même s'il est très difficile pour le « croyant » en Google de juger de la crédibilité de toutes les sources qui lui sont proposées.
Pour le médecin comme pour le vétérinaire, la difficulté est aussi désormais de faire changer d'avis un patient ou un client si son autodiagnostic se révèle « erroné ». Comment faire ?
J'ai posé la question sur Google. Je n'ai pas trouvé de réponse. À l'inverse, les articles sur les erreurs de diagnostic des médecins sont nombreux. À croire Google, le patient ne se tromperait jamais sur son diagnostic et le médecin souvent. Le monde à l'envers.
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