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23 août 2019
Leishmaniose féline : une enquête nationale évalue la prévalence de L. infantum en Italie à 3,9 %
Par sa taille, cette enquête « représente l'enquête épidémiologique de plus grande ampleur menée à ce jour sur la leishmaniose féline à Leishmania infantum ». Cette infection est décrite dans un nombre croissant de pays du pourtour méditerranéen (Espagne, Algérie, Chypre, Italie), aussi les parasitologistes de l'université de Bari (Sud de l'Italie) ont-ils souhaité évaluer si l'infection subclinique des chats pouvait jouer un rôle épidémiologique dans le cycle du protozoaire.
Entre juin 2017 et août 2018, ces auteurs ont collecté auprès de six laboratoires d'analyses vétérinaires répartis sur l'ensemble du pays, des sérums de chats adultes envoyés pour bilan de santé et les ont analysés en sérologie (par immunofluorescence, IF) et en PCR quantitative.
Les sérums provenaient :
A l'échelle de l'Italie, la prévalence observée est donc de 3,9 % (3,8 % de positifs en sérologie et 0,8 % en qPCR, voir l'illustration principale) : « les chats sont exposé à ou infectés par L. infantum à travers tout le pays ». L'existence du foyer méridional de leishmaniose était connue, mais l'analyse statistique confirme l'existence d'un gradient Sud-Nord, avec des différences hautement significatives entre régions (p<0,0001). En d'autres termes, le fait de résider au sud de la botte expose les chats à un risque x 2,7 d'être positif (pour l'essentiel en sérologie).
Si les sérums avaient été prélevés de chats âgés de 1 mois à 23,1 ans, ils provenaient pour l'essentiel de chats adultes (moyenne de 8,3 ans, médiane de 9 ans, et 13,5 % des chats prélevées avaient < 18 mois d'âge). Dans plus de 87 % des cas il s'agissait d'européens, castrés dans 85 % des cas. L'analyse statistique montre que les chats les plus à risque de séropositivité sont ceux âgés entre 19 mois et 6 ans (risque x 3,7 par rapport à ceux de moins de 18 mois, p=0,0003). Le fait de ne pas être stérilisé représente un sur-risque de 76 % (p=0,028). Ces deux facteurs évoquent un sur-risque pour les chats ayant accès à l'extérieur. Enfin, le fait d'être FIV+ représentait aussi un sur-risque significatif (x2,7, p=0005), mais ce dernier résultat ne repose que sur 13 cas et est moins robuste que les précédents.
Les auteurs observent enfin que les résultats des deux méthodes utilisées ici ne concordent pas (d'où l'additivité dans les résultats : les chats positifs pour l'une des analyses étaient négatifs pour l'autre) : seuls 6 des 104 positifs l'étaient doublement. Pour eux, cela confirme que le sérum n'est pas une matrice optimale pour le diagnostic de la leishmaniose féline (par PCR) ; ils indiquent lui préférer le frottis conjonctival ou la ponction/aspiration d'un nœud lymphatique. Mais il reste que l'enquête ne permet pas d'affirmer que les chats infectés suffisent à entretenir le cycle parasitaire, même si le vecteur (Phlebotomus perniciousus) est présent dans toute la péninsule – et se nourrit occasionnellement sur le chat.
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