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9 août 2019
Le virus félin apparenté à l'hépatite B identifié en Italie, et associé à un état infectieux suspecté
Découvert l'an passé en Australie, l'Hépadnavirus du chat domestique (DCHV) pouvait passer pour exotique aux yeux des praticiens européens. Une nouvelle étude, associant virologistes vétérinaires italiens (faculté vétérinaire de l'université Aldo Moro, Bari) et la découvreuse australienne du virus, vient raccourcir cette perspective. Le DCHV est bien présent chez des chats FIV+ en Italie. Toutefois, les explorations se sont limitées au statut infectieux des animaux, et n'ont pas porté sur le rôle oncogène initialement évoqué pour ce virus.
Pour évaluer si le DCHV est également présent en Europe, les auteurs ont donc collecté 390 sérums de chats domestiques « provenant de deux laboratoires d'analyses d'Apulie (Sud de l'Italie) ». Un premier groupe de sérums (n=174) comportait comme motif de soumission la suspicion d'un processus infectieux (FIV, FeLV, coronavirus félin, toxoplasmose, hémoplasmose, autres infections bactériennes ou fungiques). Pour 42 de ces sérums, il y avait bien une infection par un rétrovirus félin. Le second groupe de sérums (n=216) correspondait à un examen complémentaire de maladie métabolique, ou un bilan préopératoire (dans 4 cas, un processus cancéreux). L'ADN a été extrait de ces sérums, et soumis à une PCR spécifique du DCHV : elle a été positive dans 42 cas (10,8 %). Toutefois, le taux de positivité différait selon le motif de soumission :
Il n'y avait en revanche pas de différence significative selon le sexe et l'âge des chats. La charge génomique des sérums des 42 sujets positifs était :
L'association entre présence du virus et statut infectieux (sur-risque x 4), bien que significative, ne suffit pas à lui attribuer un effet pathogène. Si l'étude australienne l'avait trouvé significativement plus souvent chez les chats FIV+, l'étude italienne ne fait pas de distinction entre FeLV et FIV. Elle identifie toutefois un taux de DCHV+ significativement supérieur chez les chats atteints de rétrovirose (40,5 %, contre 10,6 % chez les chats à infection suspectée mais négatifs pour les rétroviroses, p=0,0048). Comme l'équipe australienne, les auteurs ne se retiennent pas de faire le parallèle avec la médecine humaine, où les patients VIH+ présentent un sur-risque d'infection par le virus de l'hépatite B (chef de file des Hépadnavirus).
Quant à savoir si le DCHV est agent d'hépatite viral… Ce serait le premier décrit chez le chat. Mais cela reste à démontrer. Ils sont donc allés chercher dans les dossiers médicaux des 42 chats virémiques pour le DCHV. « Dix d'entre eux présentaient des niveaux élevés de marqueurs indicatifs de lésions structurelles ou fonctionnelles du foie (AST, ALT, ALP, GGT et bilirubine totale) ». En médecine humaine, « la valeur de virémie la plus faible indicatrice d'une hépatite active est de 104 copies d'ADN/ml ». Dans le cas présent « 7 des 10 chats suspects d'hépatite étaient au-dessus de cette valeur » pour le DCHV. Les auteurs estiment que ces éléments suffisent à recommander « de conduire des études exploratoires à plus grande échelle ».
Les auteurs ont également séquencé la totalité du génome d'une souche, et l'ont comparée à la souche australienne : ces séquences étaient à 97 % homologues. L'analyse phylogénétique confirme qu'ils sont tous les deux ensemble, à part des autres Hépadnavirus, et qu'aucun autre virus de cette espèce n'a encore été identifié chez les carnivores. Ainsi, « le DCHV est donc un membre commun du virome félin ».
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