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12 août 2019
Lyon : avec 14 % de chats du groupe B, le risque d'incompatibilité lors de transfusion sanguine dépasse 24 %
Ce sont surtout les anticorps anti-A présents chez les chats du groupe B, plutôt que les anti-B chez les chats du groupe A, qui sont responsables de réactions hémolytiques graves, lors d'une transfusion de sang (donneur A ou AB pour un receveur B) ou après la consommation de colostrum (chez le chaton A ou AB né d'une mère B).
Le risque de réaction dépend de la répartition de ces anticorps anti-A et anti-B, « donc de la prévalence des groupes sanguins dans une région donnée », expliquent les auteurs d'une nouvelle étude, dont le premier objectif est d'actualiser ces prévalences en France, en particulier en région lyonnaise. En effet, même si le groupe A est le plus fréquent dans le monde, « la répartition des groupes sanguins varie beaucoup selon les pays », et même selon les régions dans un pays.
L'étude a été réalisée au SIAMU, le centre d'urgence et de soins intensifs du CHUV de VetAgro Sup à Lyon. Ses résultats sont publiés en libre accès dans le Journal of Feline Medicine and Surgery Open Reports (article publié en ligne le 22 juillet).
L'étude, rétrospective, a inclus les chats reçus au SIAMU entre janvier 2011 et janvier 2017 (soit sur une période de 6 ans) et pour lesquels un typage sanguin a été réalisé, dans le cadre des soins nécessaires ou pour un don de sang. Elle porte ainsi sur 357 chats :
Le résultat des typages effectués établit ainsi les prévalences suivantes :
Ces chiffres sont assez voisins parmi les chats sans pédigrée : 83,7 %, 14,4 % et 1,9 %, respectivement.
Chez les chats de race, en revanche, la prévalence du groupe A est un peu plus élevée, atteignant presque 90 % (33/37). Celle du groupe B est donc relativement plus faible, à moins de 11 % (4/37). Et aucun animal de groupe AB n'est identifié (voir graphiques en illustration principale). Toutefois, la répartition n'est pas trouvée significativement différente selon la race, ni selon le sexe.
Selon les données de la littérature, cette prévalence du groupe B en France (région de Lyon) dépasse celle de la plupart des autres pays, à l'exception de plusieurs pays anglo-saxons (30,5 % au Royaume-Uni, 36 % en Australie), de la Turquie (25 %) ou de la Grèce (20 %). Elle est particulièrement faible aux États-Unis (1,7 %), au Danemark ou au sud du Portugal (environ 2 %), et reste très inférieure dans d'autres nations d'Europe comme l'Espagne et l'Allemagne (5 %) ou encore l'Italie (7 %).
Le risque transfusionnel le plus grave, d'une hémolyse souvent mortelle, correspond au risque de transfuser du sang d'un donneur de groupe A ou AB à un receveur de groupe B. C'est donc le produit du pourcentage de chats du groupe B par celui de chats des autres groupes (% de B x % de A+AB).
Ici, chez les chats sans pédigrée (pour éviter l'influence des cas particuliers liés à certaines races), ce risque est ainsi de 12,3 %, soit un peu plus d'un cas sur 8. Il apparaît supérieur aux résultats d'une autre étude récente en France, l'estimant à 9 %.
Un risque de moindre gravité (réduction de la longévité des érythrocytes) est associé à la transfusion de sang entre un donneur du groupe B et un receveur du groupe A. Son calcul (% de A x % de B) aboutit à évaluer le risque à 12 %, toujours chez les chats sans pédigrée.
Au total, le risque d'incompatibilité entre donneur et receveur atteint presqu'un quart des cas, avec 24,3 % (la somme des deux risques). Il est très inférieur dans nombre d'autres pays comme l'Allemagne (10 %), le Portugal sud (4 %), les USA (3,4 %)… Selon les auteurs, qui sont à l'origine de ces calculs suivant la même méthodologie que la leur, à partir des données disponibles localement, la France (Lyon) est ainsi le 6ème pays où le risque est le plus élevé, après l'Australie (Sydney, 45,3 %), le Royaume-Uni (région sud-est, 41,8 %), la Turquie (36,5 %), la Grèce (32,1 %) et l'Irlande (Dublin, 24,9 %).
Enfin, à partir de leurs chiffres, les auteurs ont aussi estimé le risque d'isoérythrolyse néonatale chez le chaton (selon une formule plus complexe). Leurs calculs aboutissent à un risque de 12,3 %.
Dans le cadre de la reproduction féline, comme au préalable d'une transfusion de sang, un typage sanguin (a minima un test cross-match) apparaît ainsi indispensable à systématiser en pratique.
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