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22 mars 2019
Maladie de Lyme : Rhône-Alpes intègre le tiercé de tête pour les régions à incidence élevée en humaine
Les trois régions où le taux d'incidence de la maladie de Lyme chez l'Homme est le plus élevé sont le Limousin, devant l'Alsace et la Franche Comté. Toutefois, ces données sont liées à l'analyse des cas hospitalisés. Pour la première fois, des épidémiologistes, microbiologistes et membres du centre national de référence sur les borrélioses humaines se sont penchés sur les cas de maladie de Lyme détectés par le réseau de généralistes, Sentinelles, entre 2009 et 2016. Le doublé n'est pas modifié, mais la région Rhône-Alpes se hisse alors à la 3e place (voir l'illustration principale).
La borréliose de Lyme a été intégrée au réseau de médecins généralistes Sentinelles en 2009. Sur une base volontaire, les généralistes membres du réseau (1,17 % de ceux exerçant en métropole) réalisent une déclaration hebdomadaire des cas observés de différentes maladies. Les auteurs ont analysé ces cas sur 2011-2016, en cohérence avec la définition d'un cas de Lyme fournie par l'action concertée européenne sur la borréliose de Lyme. Elle retient qu'il faut soit la présence d'un érythème migrant, soit de signes articulaires, cutanés (autre que l'érythème migrant) ou cardiaques associés à une sérologie positive de maladie de Lyme (confirmée en Elisa et en Western Blot), soit enfin des signes neurologiques associés à une sérologie positive de maladie de Lyme (confirmée en Elisa et en Western Blot) et à la présence d'anticorps dans le LCR. Sur les 932 cas du réseau, 667 ont été retenus comme conformes à cette définition ; à 95 %, ils concernaient un érythème migrant (l'historique de piqûre de tique n'était présent que pour 71 % de ces patients).
Plus de la moitié (53 %) étaient des femmes et l'âge médian était de 54 ans. Si le pic de cas est parmi les 60-69 ans, les trois classes d'âge les plus affectées vont de 50 à 79 ans… Et 78 % des cas sont diagnostiqués de mai à octobre (pic en juillet). L'une des principales nouveautés est donc l'incidence régionale des cas en Rhône-Alpes, juste derrière le Limousin et l'Alsace (239 et 148 cas p. 100 000 hab., respectivement). Il s'agit des anciennes régions administratives, puisque l'analyse porte jusqu'en 2016. Dans la discussion, les auteurs préviennent que seule la résidence des patients est prise en compte, pas nécessairement la localisation géographique de l'infection, mais ce biais est valide pour toutes les régions.
Toujours à partir des données issues du réseau Sentinelles, les auteurs calculent une incidence moyenne annuelle sur la période (2011-2016) de 53 cas p. 100 000 habitants. A partir des données hospitalières, ils calculent en revanche un taux d'incidence moyen annuel de 1,3 hospitalisations p. 100 000 habitants (sur 2005-2016), stable sur la durée (pas d'augmentation en 2016, voir le graphique ci-dessous). Une publication de 2018 précisait déjà que pour le réseau Sentinelles, « l'incidence annuelle [était] restée stable de 2009 à 2015 (41 à 55 cas p. 100 000 habitants), l'année 2016 se démarqu[ant], avec une “augmentation significative [à] 84 cas déclarés pour 100 000 habitants” ». La nouveauté est :
L'augmentation du taux d'incidence observée en 2016 chez les généralistes ne peut pas être rattachée aux conditions météorologiques (été et automne secs, peu favorables à Ixodes ricinus) et les auteurs proposent qu'il s'agisse plutôt d'une sensibilisation du public et des généralistes via une exposition médiatique accrue, voire du plan national consacré à la maladie de Lyme. Toutefois, ce plan n'a été lancé qu'en septembre 2016, ce qui est tardif pour avoir un effet sur les consultations de l'été… Quant à l'absence d'augmentation d'hospitalisations en 2016, les auteurs proposent de l'interpréter comme le témoin de l'efficacité des médecin généralistes à identifier les formes précoces d'infection (érythème migrant) et à les traiter « efficacement » par les antibiotiques.
A la différence des cas détectés par les généralistes, les données liées aux hospitalisations sont exhaustives sur la métropole. Les auteurs ont examiné plus de 11 000 cas et en ont retenu 9 594 sur 2005-2016. Ils observent la même hiérarchie régionale que dans les données publiées en 2018 : Limousin (4,2 hospitalisations p. 100 000 hab.) > Alsace > Franche-Comté. Ils n'observent pas, d'augmentation de cette incidence sur la période, ni sur 2016, ni même dans les régions de plus forte incidence. Le motif dominant de l'hospitalisation est la présence de signes nerveux (51 % des cas), devant les arthrites (13 % des cas). Deux classes d'âge sont particulièrement affectées : les 5-9 ans et les 70-79 ans. Les formes nerveuses dominent chez les jeunes (62 % des cas âgés de moins de 16 ans, p<0,001 par rapport aux autres âges). A l'inverse, les formes cardiaques sont significativement plus fréquentes chez les patients de 60 ans et plus. La saisonnalité est comparable à celle des formes détectées en ambulatoire, avec un léger décalage (voir le graphique ci-dessous) : de juin à novembre, avec un pic vers août (formes cardiaques) et septembre (formes nerveuses). La durée moyenne d'hospitalisation est de 6 jours (7,6 pour les formes nerveuses et 9,6 pour les formes cardiaques).
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