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22 février 2019

Une antibiothérapie augmente le risque d'infection urinaire à Candida chez le chien comme chez le chat

par Agnès Faessel

Temps de lecture  3 min

Plusieurs espèces de Candida, ici C. albicans l'espèce prédominante, ont été isolées à partir des cultures fongiques sur prélèvement urinaire des 26 cas étudiés.
Plusieurs espèces de Candida, ici C. albicans l'espèce prédominante, ont été isolées à partir des cultures fongiques sur prélèvement urinaire des 26 cas étudiés.
 

Les levures du genre Candida sont des pathogènes opportunistes chez le chien et le chat, notamment de la sphère urinaire. Selon une nouvelle étude, un traitement antibiotique favorise leur multiplication, diagnostiquée par leur présence dans les urines. Les résultats viennent d'être publiés dans le JVIM (article en libre accès).

26 cas et 176 contrôles

L'étude a compilé 26 cas, 18 chiens et 8 chats, ayant présenté une infection urinaire à Candida (culture positive). Tous avaient été diagnostiqués à l'école vétérinaire de l'université de California Davis (USA), entre 2000 et 2017. Des groupes contrôles ont été associés pour l'identification des facteurs de risque :

  • Pour chacun des chiens, 4 cas contemporains ayant présenté une culture bactériologique urinaire positive (culture aérobie) et 4 cas contemporains d'infection cutanée à Malassezia, pathogène opportuniste comme Candida (144 cas au total) ;
  • Pour chacun des chats, un seul groupe de 4 cas contemporains ayant présenté une culture bactériologique urinaire positive (culture aérobie ; soit 32 cas au total), les cas de malasseziose cutanée féline diagnostiqués sur la période étant trop peu nombreux.

Association significative avec une antibiothérapie

Parmi les 18 cas de candidose canine, la plupart (15, soit 83 %) avait été traités avec des antibiotiques durant les 30 jours précédents, la moitié (9 cas) ayant reçu au moins deux traitements sur la période. Et par comparaison aux groupes témoins, ces paramètres apparaissent comme des facteurs de risque significatifs de développement d'une candidose urinaire : une antibiothérapie et le recours à 2 antibiotiques ou davantage.

Chez le chat également, une antibiothérapie dans le mois précédent (7 cas sur les 8 ici) augmente significativement le risque d'infection à Candida.

Selon les auteurs de l'étude, un traitement antibiotique augmente les concentrations gastro-intestinales en levures et altère la flore urogénitale commensale. « Ensemble, ces phénomènes pourraient favoriser la croissance des espèces du genre Candida et la colonisation du tractus urinaire bas ».

Immunosuppression chez le chien…

Pour les chiens, une dépression immunitaire est également identifiée comme un facteur de risque, mais par comparaison au seul groupe des chiens à Malassezia. 10 des 18 cas de candidose (56 %) avaient en effet reçu un traitement immunosuppresseur (corticoïdes, cyclosporine et/ou azathioprine) ou présentaient un hyperadrénocorticisme non contrôlé (syndrome de Cushing, 1 cas). Ils sont 17 sur 72 (24 %) avec cet historique lors d'infection cutanée à Malassezia.

Ce facteur n'est pas retrouvé significatif chez le chat (bien que 4 chats sur les 8 soient concernés).

… affection urinaire chez le chat

Une maladie non infectieuse du bas appareil urinaire (présence de calculs, chirurgie urinaire) ou la pose d'une sonde urinaire était également étudiée comme un potentiel facteur de risque. Mais elle n'est confirmée que dans l'espèce féline, pas chez le chien. Parmi les 8 chats à candidose, 4 étaient effectivement concernés : avulsion urétrale (1 cas), urétrostomie périnéale (2 cas), obstruction urétérale ayant entraîné une rupture de la vessie (1 cas). Ils ne sont que 3 sur 72, soit 9 %, dans le groupe témoin pour les chats.

Diabète ou hospitalisation n'augmentent pas le risque

Tous les autres paramètres étudiés – sexe, race (berger allemand, réputé predisposé), poids, diabète sucré, hospitalisation – ne se sont pas révélés être des facteurs associés significativement au risque de candidose urinaire, dans les deux espèces.