28 mars 2024
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« Il jouait… il n'a pas voulu mordre ». Une enquête menée auprès de personnes déclarant avoir déjà été mordues par un chien a évalué ce que celles-ci considèrent – ou non – comme une morsure. Plusieurs critères étaient inclus : la sévérité de la morsure mais aussi le contexte et l'intention présumée du chien dans son comportement.
L'objectif des auteurs de l'enquête relève du domaine de la santé publique. Car sans définition claire d'une "morsure", il est compliqué d'en étudier l'épidémiologie (évolution quantitative, facteurs de risques, etc.) ou les moyens de prévention, entre autres.
Près de 500 personnes (484) déclarant avoir été mordues au moins une fois ont ainsi été interrogées par voie de questionnaire en ligne. La très grande majorité d'entre elles étaient ou avaient été propriétaire de chien. Et elles n'avaient été généralement mordues qu'une seule fois (86 %). L'enquête s'est déroulée au Royaume-Uni et ses résultats viennent d'être publiés (en libre accès) dans le Journal of Veterinary Behavior.
Les résultats montrent que les répondants sont globalement d'accord pour considérer comme une "morsure" le cas où les dents du chien entrent en contact avec la peau de la victime et occasionnent des lésions : au moins une ecchymose, et évidemment une plaie. Ils sont tout de même 19 % à ne pas associer à une "morsure" le fait qu'il en résulte seulement des ecchymoses… Et la proportion monte à 37 % s'il ne s'opère qu'un contact des dents avec la peau (sans conséquence lésionnelle). Ce jugement est trouvé significativement associé au fait de détenir ou d'avoir détenu soi-même un chien : les propriétaires étant plus tolérants.
Si le chien n'attrape que les vêtements (sans atteindre la peau), seuls 46 % des répondants considèrent qu'il s'agit d'une morsure.
Le contexte de l'agression entre également en ligne de compte. Ainsi, pour 30 % des répondants, une morsure correspond seulement au cas où le chien manifeste un comportement agressif. Ils estiment à 45 % que si l'animal est en train de jouer, « ce n'est pas une véritable morsure ».
Idem s'il « n'en avait pas l'intention » (de mordre), pour 41 %. Mais une même proportion de personnes (42 %) estime ici l'inverse. Sur cet avis, une différence significative est observée selon l'âge des répondants, ceux situés dans les tranches 25-34 et 35-44 ans étant moins d'accord avec l'affirmation selon laquelle une morsure non intentionnelle n'en est pas une.
Inquiétant sans doute enfin d'un point de vue sanitaire, près de 20 % des répondants pensent qu'il n'y a pas besoin de consulter un médecin si le chien mordeur appartient à des amis ou à de la famille, et encore davantage (24 %) s'il s'agit de leur propre chien.
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