22 octobre 2018

Les consultations vaccinales du chiot ou du chaton apparaissent bien formatées, axées sur les conseils d'éducation et la prévention des maladies. Mais ensuite, celles des animaux adultes semblent moins portées sur la médecine préventive, ce qui peut s'éloigner des attentes des propriétaires, selon une nouvelle étude. Ces rendez-vous annuels ont progressivement évolué vers un bilan de santé, adapté à l'âge de l'animal. Ils semblent toutefois trop souvent limités au suivi des pathologies déjà existantes.

30 personnes interrogées, pendant 15 à 60 minutes

Pour cette enquête menée au Royaume-Uni, 14 vétérinaires d'activité canine et 15 propriétaires de chiens et/ou chats ont été interrogés par téléphone. La discussion a duré entre un quart d'heure et une heure (une demi-heure en médiane). Les propriétaires étaient venus en consultation dans les 3 mois précédents, pour un motif de médecine préventive (vaccination, titrage d'anticorps, bilan de santé, prévention des parasites, des chaleurs pour les femelles…).

Une check-list pour uniformiser la consultation

Des réponses des propriétaires, il ressort une grande variabilité dans le contenu et le déroulement de ces consultations, essentiellement selon le vétérinaire impliqué. Un support de consultation, type « check-list » pourrait ainsi améliorer la cohérence de ces rendez-vous.

Les maîtres apprécient d'être suivis par le même vétérinaire, avec lequel une confiance mutuelle s'est établie.

La vaccination et les rappels vaccinaux représentent le motif de la prise en rendez-vous. Même s'ils savent, surtout pour les plus « expérimentés », qu'un bilan de santé global de l'animal va en fait être effectué. Et pour la plupart, le prix de la consultation reste associé au coût des produits de médecine préventive (vaccins entre autres).

Toutefois, ils attendent presque tous de ce rendez-vous un examen clinique général, dans l'objectif de contrôler les maladies précédemment diagnostiquées chez leur animal, et de dépister d'éventuelles nouvelles affections. Sur ce dernier point, les propriétaires expérimentés sont toutefois convaincus de leur propre capacité à suspecter un nouveau trouble, et de venir spontanément en consultation sur ce motif au besoin.

Les maîtres pensent aussi que toute anomalie (un surpoids, par exemple) leur sera signalé. Ainsi, un point qui n'est pas abordé est normal, par défaut.

Les nouveaux propriétaires supposent que la consultation vaccinale sera l'occasion de leur donner des conseils pour prendre soin de leur animal (alimentation notamment). Les autres estiment que c'est plutôt à eux de poser des questions.

Consultation adulte plus personnalisée

Côté vétérinaires, les réponses confirment que les premières consultations vaccinales pour les jeunes animaux, chiots ou chatons, prennent plus de temps et suivent un protocole bien défini quant à leur contenu. Un protocole d'ailleurs très voisin entre praticiens, axé sur l'alimentation, la socialisation, l'entretien et la prévention des maladies (vaccins, antiparasitaires). Le contenu est évidemment différent pour un animal plus âgé, à propos duquel des sujets comme la stérilisation ou l'identification ne sont plus abordés.

Pour quasiment tous les praticiens (13/14), la consultation du chien ou du chat adulte, même si elle répond à l'attente du client dans son objectif (suivi et dépistage), s'effectue effectivement de manière plus improvisée, personnalisée en fonction du cas et sans suivre de protocole structuré. Cela s'explique, selon eux, par la diversité des points potentiellement abordés, mais aussi leur propre expérience et centres d'intérêt. Selon les auteurs de l'enquête, ce manque de formalisme est susceptible de générer une insatisfaction chez certains propriétaires. Mais ils reconnaissent qu'il n'existe pas de consensus actuel sur le contenu de ces consultations annuelles de l'adulte. Et le temps à consacrer représente un paramètre fortement limitant… Informer plus en détails les propriétaires du contenu et du déroulement de ces consultations serait un premier progrès.

Dents, poids et arthrose chez les plus âgés

Trois sujets d'attention sont toutefois retrouvés chez la majorité des cliniciens lors des bilans pour des animaux âgés : la maladie parondontale, le surpoids et l'arthrose. Les premiers signes seraient en effet difficilement détectés par le propriétaire. Et faute de temps ou d'efficacité, la sensibilisation des maîtres à les détecter est rarement effectuée.

Faute de temps encore, et pour éviter de noyer le propriétaire sous les informations, l'alimentation et le comportement sont des domaines rarement abordés spontanément en consultation annuelle pour un animal adulte (même s'ils le sont systématiquement pour un chiot ou un chaton).

Les discussions autour des traitements préventifs (antiparasitaires notamment) sont aussi souvent réduits au minimum (« êtes-vous à jour dans les traitements antipuces et les vermifuges ? »). L'instauration préalable d'un plan de traitement à l'année est ici considérée comme bénéfique pour plusieurs répondants, en termes de gain de temps et d'observance des prescriptions.